Le verdict du Conseil constitutionnel attendu depuis l'annonce officielle des résultats des législatives du 17 mai, tombé hier, n'apporte aucune surprise, encore moins des changements. Deux perdants et deux gagnants. Les deux sièges du PNSD à Sétif ont été invalidés. Selon le communiqué du Conseil constitutionnel, après étude des PV, il s'est avéré que le parti n'a pas eu les minima des 5% des voix exprimées pour être intégré dans la répartition des sièges, comme le stipule la loi. Ainsi, les deux sièges ont été attribués au RND et au FNA. Le RND passe ainsi de trois à quatre sièges et le FNA à deux sièges. Mais cela ne changera rien au résultat final dans cette wilaya, puisque le FLN garde la majorité des sièges de Sétif avec cinq sièges, suivi par le RND avec quatre sièges, le mouvement Infitah (ME) avec ses trois sièges et en dernière position le FNA rejoint le MSP avec deux sièges. Le FNA a également récupéré un siège dans la wilaya de Mila accordé avant au MSP. Ainsi, il n'y eut aucune surprise alors que les prévisions et les rumeurs prévoyaient un chamboulement dans le classement après les recours introduits par de nombreux partis. Outre leur réclamation de sièges “spoliés”, comme l'ont fait certains partis, les déclarations du président de la commission de surveillance ont beaucoup contribué à accréditer la thèse d'une fraude massive, de dépassements flagrants constatés à l'échelle nationale. Dans sa requête auprès du président de la République le jour même du scrutin, M. Bouchaïr avait clairement accusé le FLN de “tricherie”, et de citer les noms de certains de ses candidats, comme le ministre de la Solidarité, Djamel Ould-Abbès, accusé d'avoir poursuivi la campagne après sa clôture, d'avoir ostentatoirement fait campagne dans les bureaux de vote à Aïn Témouchent où il est candidat. Le ministre de l'Intérieur, Nouredine Zerhouni, a, le lendemain du vote, lors de l'annonce des résultats, minimisé l'ampleur et le nombre de ces dépassements. Il avait affirmé que la plupart des cas relevés ne sont pas fondés. Une polémique éclate alors lorsque le président de la CNPSEL, M. Bouchaïr déclare le lendemain maintenir ses déclarations à propos du contenu de son rapport sur les nombreux “dépassements” qui ne sont pas le fait de l'administration, mais le fait de partis. Ce qui a encouragé des partis à maintenir la pression, alors que les rumeurs les plus folles se sont emparées de la rue. On est allé jusqu'à prévoir l'annulation du scrutin parce que “entaché de nombreuses irrégularités”. Entre espoir illégitime et appréhension, la situation dura jusqu'à hier, date légale pour le Conseil constitutionnel pour rendre le verdict après étude des recours et consultation des PV de wilaya. Il n'en fut rien alors. Et d'une certaine manière, c'est au ministre de l'Intérieur que le verdict a donné raison. Un verdict qui met fin également à la polémique entre les deux responsables. Djilali B.