En faisant le forcing sur le plan d'autonomie au Sahara occidental, le Maroc a non seulement laissé des plumes puisque la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, même s'il précise avoir pris acte des propositions marocaines, réaffirme et c'est là le point le plus important, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Du coup, le palais royal ne cesse de perdre des points dans ce conflit. Au départ, il avait accepté le premier plan Baker qui prévoyait un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Le choix du peuple sahraoui devait alors tel que prévu par le plan en question porter soit sur l'indépendance, soit sur l'intégration au Maroc. Rabat niera ensuite ses engagements et demandera l'inclusion d'une troisième option à savoir l'autonomie. Aujourd'hui, force est de constater que la dernière résolution votée par le Conseil de sécurité de l'ONU réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Elle confirme en fait l'identification des deux parties en conflit qui sont le Maroc et le Front Polisario et appelle ces derniers à des négociations directes sous les auspices des Nations unies. Mais ce qu'il y a lieu de relever également avec beaucoup d'intérêt dans cette résolution, c'est qu'elle retient désormais deux options seulement. L'une est conforme à la demande du Front Polisario qui ne peut être que l'indépendance, et l'autre conforme à la demande du Maroc qui est l'autonomie. En conclusion, l'idée d'intégration du Sahara occidental au Maroc a disparu. Ce qui signifie que le Maroc reconnaît lui-même que le territoire sahraoui ne lui appartient pas. N'est-ce pas là un autre aveu d'échec ? Mais quand on sait l'agitation du lobby sioniste aux USA en particulier avec Eliot Abrams pour faire prévaloir les thèses marocaines sur le Sahara occidental, on comprend l'objectif de ces informations, non encore confirmées, au sujet de l'établissement de relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv. Salim Tamani