Pour l'organisation non gouvernementale, l'Administration Bush, qui s'érige en champion des droits de l'homme, les piétine à travers le monde qu'elle a transformé en “un champ de bataille géant” dans sa prétendue “guerre contre le terrorisme”. Le monde est plus que jamais divisé par la faute des Etats-Unis, lesquels par la guerre en Irak et le climat de peur qu'ils ont étendu à de nombreux pays, ont contribué à cette situation désastreuse, note le rapport 2007 d'Amnesty International. Ainsi, l'Administration de George Bush est vivement critiquée dans ce document, qui lui reproche de considérer le monde comme “un champ de bataille géant” dans sa “guerre contre le terrorisme”. Washington est accusé de “tenir un double discours”, en se déclarant champion de la défense des droits de l'homme et de l'Etat de droit, alors qu'en réalité, elle applique des politiques qui bafouent certains des principes les plus élémentaires du droit international. Par cette pratique, affirme Amnesty, “les Etats-Unis ont compromis non seulement la sécurité à long terme, dont l'un des principaux piliers est l'Etat de droit, mais aussi leur propre crédibilité sur la scène internationale”. Pour étayer ses accusations, l'ONG déplore : “Fin 2006, des milliers de personnes étaient toujours détenues par les Etats-Unis, sans inculpation ni jugement, en Irak, en Afghanistan et sur la base navale américaine de Guantanamo à Cuba.” Elle regrette aussi que “malgré plusieurs décisions de justice défavorables, le gouvernement des Etats-Unis a persisté à appliquer des politiques et des pratiques non conformes aux normes” en matière de droits de l'homme. “L'impunité et de la complaisance dont jouissent les Etats-Unis ont fait qu'ucun haut responsable du gouvernement des Etats-Unis n'a été amené à rendre des comptes pour les actes de torture et les mauvais traitements infligés aux personnes arrêtées dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme", malgré les éléments de preuve établissant le caractère systématique de ces violences”, lit-on dans le rapport de cette instance. Faisant référence au transfert illégal de “centaines de personnes” vers des pays comme la Syrie, la Jordanie, l'Egypte, Irène Khan, la secrétaire générale d'Amnesty International, estime que “rien n'illustre mieux la mondialisation des violations des droits humains que le programme de "restitutions extraordinaires" mis en place par les Etats-Unis”. Dans le préambule du rapport, Mme Khan affirme que “dans l'exercice sans limite d'un pouvoir exécutif discrétionnaire, le gouvernement américain considère le monde comme le champ de bataille géant de sa "guerre contre le terrorisme" : il enlève, arrête, place en détention ou torture des suspects soit directement, soit avec l'aide de pays aussi éloignés les uns des autres que le Pakistan et la Gambie, l'Afghanistan et la Jordanie”. Selon la responsable d'Amnesty : “En septembre 2006, le président Bush a finalement reconnu ce qu'Amnesty International savait depuis longtemps : la CIA administre des centres de détention secrets, en recourant à des pratiques assimilables à des crimes internationaux.” Elle n'hésite pas, par ailleurs, à accuser George Bush d'avoir “joué sur la peur du terrorisme pour renforcer son pouvoir exécutif et échapper à la supervision du Congrès ou de l'appareil judiciaire”, pendant que “le gouvernement des Etats-Unis continue de faire la sourde oreille aux appels lancés dans le monde entier en faveur de la fermeture de Guantanamo”. Le résultat de la politique de Washington, qui “ne se repent nullement d'avoir tissé au nom de la lutte contre le terrorisme un vaste réseau reposant sur des violations des droits humains”, est que “l'autorité morale des Etats-Unis a chuté à son niveau le plus bas dans le monde entier alors que l'insécurité reste aussi forte qu'auparavant”. K. ABDELKAMEL