Premiers constats des partis après les leçons du scrutin du 17 mai : ils réclament l'amendement de la loi électorale. Les premiers à se manifester sont classés en tête des résultats, le FLN, le RND et le PT qui ont donné le ton sur le plateau de l'ENTV. Les trois partis ont fait presque la même appréciation concernant ce scrutin particulier qui a secoué toute la classe politique. Déjà auparavant, de nombreux partis ont relevé que les dispositions relatives aux listes d'indépendants sont trop souples. Ils ne se sont pas trompés, et pour preuve, le nombre de ces listes a dépassé dans plusieurs wilayas celles des partis politiques. Ces derniers ont mis du temps à réagir à cette “bousculade” qui a montré, lors de la campagne, non une évolution qui les a dépassés, mais une manière inédite de faire de la politique, même si celle-ci est contestable à bien des égards. Ahmed Ouyahia a été le premier à dénoncer l'hégémonie de l'argent lors de la campagne. En effet, c'est la première fois où l'argent a primé sur les discours politiques et les programmes. Il y a également les petits partis qui nous ont désormais habitués à leurs apparitions conjoncturelles, au rythme des élections. Un état de fait qui dure et que la loi n'a pas tranché. Elle impose juste la tenue des congrès. Ouyahia demande l'amendement de cette loi pour “mettre fin à l'anarchie et exiger des partis politiques un taux déterminé pour pouvoir poursuivre leur activité politique”, dit-il. Abdelaziz Belkhadem n'a pas totalement tort en les qualifiant de partis “saisonniers”. Cela participe aussi de la poussée vers la tentation de l'abstention. Car, une assemblée mosaïque peut bien être une source d'un large débat, mais sans plus. Ce qui perturbe d'emblée les grosses cylindrées qui, elles, se doivent après de rendre des comptes. Les partis politiques, qui ont commencé par réclamer l'amendement de la loi électorale — ils ne sont pas allés jusqu'à demander la révision de celle sur les partis politiques —, semblent ainsi prendre la mesure de “ce dysfonctionnement”, de cette faille dans la loi qu'ils ont tardivement relevée. Toutefois, ils n'ont pas été très explicites sur toutes les lacunes que comprend ce texte. Ce qui donne à leur réaction le sens d'une échappatoire pour éviter le débat sur leur débâcle électorale. Et l'on ne peut réduire ce fait à “la permissivité” de la loi. Faut-il aussi, comme l'a suggéré le ministre de l'Intérieur, que les partis revoient leur fonctionnement et leur manière de faire de la politique. L'électorat n'est pas en cause dans la mesure où il s'est rétréci au fil des scrutins. Ce qui devait logiquement alerter les partis politiques. Par ailleurs, il y a lieu de remarquer que la plupart de ces partis se sont appuyés sur les garanties de la loi électorale pour écarter toute possibilité de fraude. C'est cette même loi qui est mise en cause. Djilali B.