Le Congrès américain s'est plié jeudi à la volonté du président George W. Bush en lui envoyant une loi de financement de la guerre en Irak privée de tout calendrier de retrait des troupes, ce dont s'est immédiatement félicitée la Maison-Blanche. Le Sénat a approuvé le texte par 80 votes contre 14. Auparavant, la Chambre des représentants avait également voté, par 280 voix contre 142, le financement à hauteur de 120 milliards de dollars jusqu'en septembre des opérations militaires américaines en Irak et Afghanistan. Après des semaines de bras de fer avec la Maison-Blanche, les démocrates au Congrès ont finalement renoncé à assortir le texte sur le financement du déploiement américain d'une clause fixant une date de début de retrait des troupes d'Irak. Le nouveau texte fixe, en revanche, la nécessité d'atteindre 18 objectifs politiques et économiques à respecter par le gouvernement irakien. “Le Congrès doit être félicité pour avoir fourni avec succès à nos troupes les fonds et la flexibilité nécessaires à la protection de notre pays, plutôt que d'adopter des calendriers arbitraires pour les opérations militaires”, a déclaré un porte-parole de la Maison-Blanche, Alex Conant. George W. Bush avait appelé dans la matinée le gouvernement irakien à “montrer des progrès réels” et mis en garde contre un bain de sang dans le pays. Le texte du Congrès “révèle un consensus sur le fait que le gouvernement irakien doit montrer des progrès réels en échange de la poursuite du soutien et des sacrifices de l'Amérique”, a souligné M. Bush. Le président américain, qui assure qu'un retrait précipité d'Irak aurait des conséquences catastrophiques pour ce pays, a en outre déclaré que les troupes américaines quitteraient l'Irak si le gouvernement de Bagdad le leur demandait. R. I./Agences