Louisa Hanoune persiste et signe : la lettre adressée par les partis politiques, à l'exception de son parti bien entendu, et du FLN, cible des contestataires, le jour du scrutin le 17 mai dernier, au président de la République et dans laquelle ils dénonçaient “une fraude massive” procéderait d'une “opération politique”. Dans un communiqué rendu public hier, à l'issue d'une réunion de son secrétariat politique, le Parti des travailleurs (PT) note que le secrétariat politique “après discussion” réaffirme que le contenu de la lettre au président de la République, sa publication et les développements qu'elle a suscités, participent “d'une opération politique ciblant l'Etat et la stabilité du pays car visant à faire invalider la totalité du scrutin et plonger le pays dans une situation au minimum à l'ukrainienne, sinon à la libanaise ou encore à l'ivoirienne, comme en témoignent entre autres les tentatives d'organiser des marches à Médéa et à Illizi”. Hormis le FLN et le PT, l'essentiel des formations politiques siégeant dans la commission politique de surveillance des élections ont dénoncé de nombreux “dépassements” à travers plusieurs endroits du pays. Une polémique s'est installée depuis entre, d'une part, cette commission menée par son principal responsable, Bouchaïr, un homme installé par décret présidentiel, et d'autre part, le FLN et le PT. Selon la formation de Mme Hanoune, parmi les enjeux essentiels de cette opération se trouvent “la renationalisation des hydrocarbures, le refus des bases militaires étrangères sur le sol algérien et à ses frontières sud, et le débat ouvert sur le sort des entreprises publiques et qui a démontré l'existence d'une bipolarité au sein des institutions”. “C'est par conséquent la souveraineté nationale qui est en cause. C'est pourquoi le PT ne saurait être neutre”, affirme le communiqué. Si certains ont agi pour n'avoir pas empoché le “pactole” qu'ils escomptaient — un demi-milliard au titre de prime de siège —, ajoute le PT, pour d'autres, “il s'agit d'une opération consciente en relation avec leurs engagements politiques”. Dès lors, il appelle à la suppression de ladite commission et estime urgent de mettre fin à ce qu'il qualifie de “mafiotisation” de l'exercice politique. Dans le même contexte, le secrétariat politique fustige “le communiqué ordurier, ciblant le PT et sa secrétaire générale signé par 16 individus qui siègent dans la commission dite indépendante de surveillance des élections”. Qualifiant leurs propos “d'infamants”, “haineux”, “misogynes” et “mensongers”, le secrétariat écrit que “dans le respect des véritables partis qui siègent dans la commission et qui ne se sont pas associés à cette opération, affirmant que cette commission ne saurait se prévaloir d'une quelconque indépendance dès lors qu'elle est financée par le gouvernement”. Par ailleurs, le PT s'est dit inquiet de la situation au Moyen-Orient. À noter enfin que le parti réunit ce mercredi ses nouveaux députés “pour réaffirmer les engagements signés par les candidats” — on observera ici que le PT semble échaudé par le départ de certains députés lors de la précédente législature —, tandis qu'une réunion du comité central du parti est prévue pour vendredi et samedi prochains. K. K.