L'histoire de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide aura retrouvé toute son énigme et surtout sa satisfaction samedi dernier dans les vestiaires algériens où l'on ne savait pas trop, en fait, si ce match nul arraché à Praïa face au Cap-Vert (2-2) était une demi-victoire ou un semi-échec pour les poulains de Jean-Michel Cavalli. En fait, les avis et les mines étaient partagés entre ceux qui estimaient que ce partage des points valait bien son pesant d'or dans le décompte final et ceux, au contraire, avaient bien du mal à ruminer une grosse frustration du fait que les Verts ont eu le mérite de mener par deux fois au score alors qu'il ont évolué à dix, pendant toute une heure de jeu, et ce, après l'expulsion du gardien Gaouaoui qui avait botté une balle trompeuse en dehors de sa surface de réparation (30'). Et à défaut d'abattre littéralement l'équipe algérienne, ce très coup du sort l'aura plutôt stimulé jusqu'à le dribbler davantage face à une équipe capverdienne visiblement surprise par autant d'audace et de répliques efficaces. Et ce ne fut pas un simple hasard si les Fennecs avaient surpris tout le monde en ouvrant le score, juste après l'expulsion somme toute logique de Gaouaoui, lorsque ce magicien nommé Ziani offrait un véritable corner à Bouguerra qui plaçait une tête victorieuse (35') à la grande stupeur des Capverdiens. Et même si ces derniers sont allés chercher l'égalisation après la pause par l'imposant Marco Soares (60'), les Algériens ne courbèrent guère l'échine et résistèrent à la tempête pour prendre à défaut, une fois de plus, la défense locale sur une autre balle arrêtée de Ziani reprise victorieusement de la tête, cette fois par le vétéran Saïfi (85'). Et si les Verts concédèrent, une nouvelle fois, l'égalisation à l'ultime minute du match par le remplaçant Hernani (90'), ils auront eu certainement le mérite d'imposer leur diktat et surtout de faire douter carrément l'adversaire du jour dont les cartes furent longuement brouillées et les desseins largement contrariés. Au-delà du point précieux ramené de Praïa où, rappelons-le, la Guinée a laissé des plumes, il faut surtout retenir cette soif de vaincre des camarades de Saïfi surtout que, en plus des absences de Bouazza, Belhadj et Hadj Aïssa, sont venus se greffer les forfaits de dernière minute du défenseur Meniri et du capitaine Mansouri. Certes, il ne faut guère occulter cette frustration tout à fait légitime des Algériens qui ont mené par deux fois au score et de plus à l'extérieur, mais il faut bien se rendre à l'évidence que ce match nul devait être savouré à sa juste mesure au lieu de donner lieu à des regrets à n'en plus finir. D'ailleurs, dans le chemin du retour qui ramenait l'équipe algérienne, dans la nuit de samedi à dimanche, l'ambiance était bien de mise au sein du groupe car les protégés de Cavalli ont bel et bien réalisé qu'ils avaient réalisé une belle affaire et que ce déplacement dans le lointain Cap-Vert s'est avéré plutôt fructueux. “Ce qui fait plaisir à voir, c'est cet esprit de solidarité et de cohésion qui caractérise l'équipe et qui constitue certainement un gage d'avenir pour un onze en plein renouveau et surtout en pleine reconstruction”, nous dira Hamid Haddadj, un président de fédération visiblement heureux par une aussi belle réaction. Après un vol Praïa-Marseille, qui aura quand même duré six bonnes heures, les Verts sont arrivés, hier en cours de matinée, à Marseille pour récupérer de leur grosse fatigue et préparer ainsi le match amical face à l'Argentine, prévu mardi soir à 20h, dans le stade mythique de Camp Nou. Dès leurs arrivée à l'aéroport de Marseille Provence, ils ont été aussitôt acheminés à Aix-en-Provence, plus précisément au Château d'Arc où l'EN a pris soin de se concentrer habituellement. “Si l'Argentine a demandé à rencontrer l'équipe algérienne, en match amical, c'est certainement par respect au football algérien et c'est de bon augure pour le regain de crédibilité de notre pays et de notre football”, dira encore le président de la FAF, qui compte s'investir pleinement dans le souci de moraliser et de valoriser le football algérien. C'est là un investissement à long terme qui mérite certainement de l'intérêt et surtout de la considération, car après avoir touché le fond de l'abîme, notre football donne la nette impression de remonter progressivement la pente. Quoi demander de plus ? M. H.