RESUME : Aziza va voir ses espoirs s'envoler. Le Dr Aghilès a fait appel à un psychanalyste. Ce dernier tente de la convaincre de suivre une thérapie. Il se met à sa disposition de nuit comme de jour. Mais elle refuse et déchire sa carte de visite avant de partir… -Quelque chose ne va pas Zizou ? La jeune fille sursaute presque. Elle se tourne vers son patron qu'elle n'a pas entendu venir. Même si elle n'est pas de garde, elle est restée à la pompe à essence. Elle ne supporte pas d'être enfermée dans sa chambre. Depuis sa visite chez le Dr Aghilès, elle est démoralisée. Elle n'a rien avalé depuis et ce soir-là, elle n'a pas fermé l'œil. Les rares fois où elle l'a pu, c'est pour faire des cauchemars. - Qu'est-ce qui ne va pas ? Aurais-tu des soucis ? Aziza-Zizou s'efforce de sourire. Abderrahman voit bien qu'il est forcé. - Non, dit-elle. Je suis seulement fatiguée… - Pourquoi ne prendrais-tu pas un congé ? propose le patron. Cela fait des années que tu te contentes uniquement de ton jour de repos ! Pourquoi n'irais-tu pas à Tigzirt ? Là, on possède un bungalow au bord de la mer ! - Au bord de la mer ? - Cela te fera du bien, poursuit Abderrahman, avant de lui ordonner de préparer ses affaires pour le lendemain… - Tu es en congé pendant trois semaines ! Comme il ne lui laisse pas le choix, elle comprend qu'elle ne doit pas discuter son ordre. Elle le remercie. Ce congé lui permettra de souffler un peu et même de mettre de l'ordre dans ses idées. Elle avait tant espéré de sa visite chez le spécialiste. Même s'il est habitué, à opérer, il ne le faisait que lorsque c'est nécessaire. Il n'a pas parlé argent. À ces yeux, elle avait besoin d'un psy. Il n'avait pas hésité à en contacter un. - Peut- être que j'en ai besoin ? s'interroge-t-elle à voix haute. Peut-être que je n'en ai pas conscience ? - Mais, bien sûr, que tu en as besoin, lui affirme son patron, répondant aux questions, croyant qu'elle parlait de ce repos. A ton retour, tu seras mieux… - Est-ce que je vous paraîs normal ? lui demande-t-elle. - Bien sûr…Tu as un caractère particulier mais tu es un garçon plein de qualités, dit Abderrahman. Si cela peut te faire plaisir, sache que j'aurais aimé avoir un fils comme toi ! Et puis, je vais te dire quelque chose que tu sais aussi ! Tu es le seul, ici, sur qui je peux compter et en qui j'ai une confiance aveugle ! Ces propos mettent un peu de joie dans le cœur tourmenté de la jeune fille. Elle se sent mieux même si cela ne change rien à sa situation. - Vous pourrez toujours compter sur moi ! lui affirme-t-elle. - Demain, à la première heure, tu pars ! Il lui donne le numéro de téléphone de la femme de ménage qui garde les clefs en leur absence. Aziza le remercie une nouvelle fois avant d'aller se coucher. Le matin, elle part en taxi, à Tigzirt. C'est le printemps et il fait un temps doux. Son congé sera agréable. Son patron est quelqu'un de bien. Elle l'ignore mais il va prendre une décision. Une importance décision, la concernant… A. K. (à suivre)