La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation des Nations unies a appuyé le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc décidé par le Conseil de sécurité en vue de parvenir à l'autodétermination du peuple sahraoui. Prenant acte du rapport du secrétaire général de l'ONU, la 4ème commission de l'Assemblée générale a adopté mardi soir, par consensus, une résolution dans laquelle elle «appuie le processus de négociations, initié par la résolution 1754 [2007] et soutenu par les résolutions 1783 [2007] et 1813 [2008] du Conseil de sécurité, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui». Elle appuie également les efforts déployés par le secrétaire général des Nations unies et de son envoyé spécial, tout en réaffirmant la responsabilité de l'Organisation des Nations unies à l'égard du peuple du Sahara occidental. La commission a réaffirmé, dans ce contexte, le droit inaliénable de tous les peuples à l'autodétermination, conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies et dans sa résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960 qui contient la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés. Par ailleurs, elle s'est félicitée de l'engagement des deux parties en conflit «à continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d'entrer en bonne foi et sans conditions préalables dans une phase de négociations plus intensives […] et d'assurer ainsi l'application des résolutions 1754, 1783 et 1813». La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation des Nations unies prie le Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés de continuer à suivre la situation au Sahara occidental et de lui présenter un rapport sur la question à sa 64ème session. Le Maroc est une fois encore au pied du mur, face à la volonté de la communauté internationale qui prône des négociations sérieuses devant aboutir à une solution mutuellement acceptable et devant garantir le droit du peule sahraoui à l'autodétermination. Soutenu par la France, le Maroc ne fait que reporter par, son entêtement une échéance inéluctable. Parce que, si Rabat fait de la question du Sahara occidental une affaire de survie du trône et du Royaume, les Sahraouis en font une cause d'indépendance nationale avec la possibilité de recourir aux armes si le Maroc continue sa fuite en avant. Pour l'Algérie, qui se félicite d'ailleurs de ce énième soutien international au droit du peuple sahraoui à décider librement de son avenir, il s'agit d'une question de principe et elle n'a rien à y gagner ni à perdre, sauf la stabilité de la région et la normalisation de ses relations avec le Maroc qui demeure un partenaire important dans l'édification du Maghreb mais qui perd ses énergies économique, politique et diplomatique dans une cause perdue d'avance et qui s'entête pourtant à en faire le point de discorde entre Rabat et Alger. Si les textes fondateurs de l'UMA stipulent clairement que la question du Sahara occidental ne doit interférer ni dans les relations bilatérales ni dans le processus de construction du Maghreb, le Maroc a fini par geler le conseil des chefs d'Etat de l'UMA qui ne s'est pas réuni depuis 1994. Les retournements du Maroc quant aux engagements qu'il a publiquement pris en 1990 et lors des négociations de Huston en 1992, discrédite sa démarche et met à nu son discours colonialiste que cache mal son option de large autonomie inspirée en partie du plan Baker, qui prévoyait une autonomie de 5 ans, assortie de l'élection d'un Parlement sahraoui et devant aboutir à terme à un référendum d'autodétermination. Mais le Maroc a exclu tout recours à un référendum, ce qui est révélateur de sa conviction que les Sahraouis ne sont pas aussi marocains que Rabat veut le faire croire.