«La vérité, c'est qu'il y a des éléments de la police irakienne et des éléments de l'armée irakienne qui sont infiltrés.» C'est la déclaration du général Peter Pace, chef d'état-major interarmées américain, à la suite d'une attaque par des policiers irakiens d'une patrouille américaine, un incident qui constitue une première dans ce pays. En effet, les forces américaines qui ont capturé vendredi un lieutenant de police irakien soupçonné de diriger une cellule terroriste soutenue par l'Iran au cours d'un raid à l'aube à Bagdad, ont été la cible de «tirs précis et intenses» provenant d'un barrage de contrôle de la police irakienne. Ils ont dû faire appel à un soutien aérien pour les protéger, et six policiers irakiens ont été tués. «Cela a transformé ces individus en ennemis et a légitimé l'usage de la force par nos soldats», a déclaré le chef d'état-major interarmées américain. Le général Pace a affirmé aussi que les soldats américains allaient continuer à traquer les réseaux extrémistes, quels qu'ils soient. «Parfois, cela mène aux Iraniens. Parfois aux Irakiens. Parfois à Al-Qaîda», a-t-il dit. Ces affrontements «graves» entre des soldats américains et des policiers irakiens à Bagdad, ont renforcé les doutes américains concernant la fiabilité de la police irakienne, qualifiée de «source d'inquiétude» par le secrétaire à la Défense, Robert Gates. «Je pense que personne ne peut nier que l'entraînement, les capacités et la fiabilité de la police irakienne sont très inégales, et que dans certaines régions, c'est une vraie source d'inquiétude», a déclaré M. Gates. Un rapport remis jeudi par la Maison-Blanche au Congrès a souligné que l'établissement d'une police et d'une armée irakiennes libérées des influences communautaires est un objectif loin d'être atteint.