Jeu du chat et de la souris entre Bush et Poutine. Le président américain ne désespère pas d'imposer la solution occidentale au Kosovo que son homologue russe rejette dans le fond et dans la forme. Au G8, les puissances occidentales ont dû faire marche arrière devant le niet du Kremlin pour qui les questions du déploiement des bases anti-missiles en Europe de l'est sont étroitement liées. Poutine considère que c'est dirigé contre la Russie à laquelle il a redonné son lustre et sa puissance. Bush, sur son retour à Washington après le sommet du G8 en Allemagne, s'est arrêté hier en Albanie pour marchander son plan sur le Kosovo. C'est la première visite d'un président américain dans cette république des Balkans devenue un allié fidèle des Etats-Unis et pièce maîtresse dans le Kosovo version occidentale. Là, Bush aura au moins été accueilli chaleureusement, contrairement à ses visites en Allemagne et en Italie où de violentes manifestations ont accompagné ses haltes. Il devait rassurer le Premier ministre, Sali Berisha, sur les chances de la candidature de l'Albanie à une adhésion rapide à l'Otan. Bush a également renouvelé le soutien des Etats-Unis à l'indépendance du Kosovo, province serbe peuplée majoritairement d'Albanais, malgré la forte opposition de la Russie. Par ailleurs, Moscou et Belgrade sont sur la même longueur d'onde concernant le Kosovo, à savoir pas question que cette province serbe à majorité albanophone devienne indépendante. La Russie se dit prête à user de son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU afin d'empêcher un tel scénario. Des discussions en ce sens ont eu lieu entre Poutine et le Premier ministre serbe, Kostunica, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg. Ce rendez-vous a rassemblé plusieurs chefs d'Etats de l'ancien bloc de l'Est, mais aussi des dizaines de chefs d'entreprise. Image inédite ces derniers temps : une manifestation de l'opposition russe a pu se tenir à Saint-Pétersbourg, en présence de l'ancien champion du monde d'échecs, Gary Kasparov. Contrairement aux rassemblements organisés, ces derniers mois à Moscou, la police n'est pas intervenue. D. B.