Un important contrat d'armement avec la France et une décision de justice en Grande-Bretagne sur un ancien agent secret libyen ont été des éléments importants en toile de fond de la libération des infirmières et du médecin bulgares, selon des propos du fils du numéro un libyen, Seïf El-Islam Kadhafi, publiés hier par Le Monde. Paris et Tripoli ont conclu, le 25 juillet, un mémorandum sur un projet de fourniture d'un réacteur nucléaire civil permettant la désalinisation de l'eau de mer, ainsi qu'un accord dans le domaine militaire, après la libération des infirmières. Selon le quotidien français, qui s'est entretenu avec le fils du colonel Kadhafi à Nice (sud-est de la France), le “cœur du sujet” entre Paris et Tripoli n'est pas ce projet nucléaire, mais “l'affaire militaire”. “D'abord, l'accord recouvre des exercices militaires conjoints, bien sûr”, explique ainsi le fils du leader libyen, acteur clef de l'accord sur la libération des infirmières. “Puis, nous allons acheter à la France des missiles antichars Milan, à hauteur de 100 millions d'euros je pense”, révèle-t-il. “Ensuite, il y a un projet de manufacture d'armes, pour l'entretien et la production d'équipements militaires. Vous savez que c'est le premier accord de fournitures d'armes par un pays occidental à la Libye ?” affirme Seïf El-Islam. M. Sarkozy avait affirmé qu'il n'y avait “aucun lien” entre l'éventuelle fourniture d'un réacteur nucléaire et la libération des infirmières bulgares. Le fils du colonel Kadhafi évoque aussi son espoir d'un prochain retour en Libye d'un ancien agent libyen, Abdel Basset Ali El-Megrahi, emprisonné en Grande-Bretagne pour l'attentat de Lockerbie (Ecosse) qui avait fait 270 morts en 1988. Ce dernier a été autorisé, fin juin, à faire appel de sa condamnation pour la seconde fois. “Nous allons bientôt avoir un accord d'extradition avec le Royaume-Uni”, dit le fils du dirigeant libyen. “Nos gens”, ajoute-t-il en parlant d'officiels libyens, “étaient à Londres il y a un mois environ” pour en discuter. Selon le journal français, le fils du leader libyen répond “oui” lorsqu'on l'interroge sur les rapports existant entre l'affaire El-Megrahi et celle des infirmières. R. I./Agences