Le Fatah, parti historique de la lutte des Palestiniens pour le recouvrement de leurs droits, a exhorté le président Abbas à dissoudre le gouvernement d'union conduit par Hamas. Le Fatah a demandé à ses représentants dans le gouvernement de Haniyeh de démissionner. C'est que la guerre fratricide entre Palestiniens est repartie et, cette fois, c'est le sommet de l'autorité palestinienne qui est directement visé ! Des Palestiniens se sont affrontés dans un hôpital et le bureau du Premier ministre Ismaïl Haniyeh, ainsi que celui du président Mahmoud Abbas ont été pris pour cibles à Gaza, au cours d'une journée qui s'est soldée par 13 morts et inspire sérieusement des doutes quant à l'avenir du gouvernement d'union formé par Hamas et le Fatah à la suite de l'accord de La Mecque, signé il y a trois mois sous le parrainage de l'Arabie Saoudite. Tout le monde tire sur tout le monde à Gaza à la satisfaction d'Israël, qui boit du petit-lait face à la division des Palestiniens. Pourtant, un énième cessez- le-feu avait été conclu, sous l'égide de l'Egypte, la veille de ce lundi noir entre Hamas et le Fatah. Le bilan d'hier est l'un des plus lourds des luttes fratricides, qui ont fait plus de 630 morts depuis la victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006. C'est aux yeux des observateurs le point de non-retour pour la crise inter-palestinienne dès lors que les affrontements se sont livrés à l'intérieur et autour d'un hôpital. Que le bureau du Premier ministre Haniyeh, qui était en réunion avec plusieurs de ses ministres, a essuyé des tirs. Il n'y a pas eu de victimes, mais la réunion ministérielle a été suspendue. Que des hommes armés ont donné l'assaut à une mosquée de la ville de Gaza, déclenchant une fusillade dans et devant le lieu de culte. Que le bureau du président Abbas ait lui aussi subi un assaut par des hommes armés de Hamas. Pendant que les Palestiniens s'étripent, le Premier ministre israélien Olmert, se prépare à se rendre la semaine prochaine à Washington pour avoir d'autres soutiens et certainement faire prévaloir les divisions des Palestiniens. Un autre paradoxe palestinien : les 70 000 étudiants de Gaza ont pu passer normalement leurs examens de fin d'année, en empruntant des itinéraires détournés pour éviter les coups de feu échangés entre Hamas et le Fatah. D. B.