Le GSPC, affilié à al-Qaïda au pays du Maghreb, ne cesse de subir des échecs, notamment dans l'Est algérien. La nébuleuse terroriste, qui subit de jour en jour une véritable saignée dans ses rangs, est en train de voir sa stratégie, qui consiste à faire des carnages en recourant aux attentats à la bombe, partir en fumée. En moins de 15 jours, soit depuis la fin du mois de mai, pas moins de 7 bombes ont été désamorcées, une autre a explosé, dans plusieurs wilayas de l'intérieur du pays. Ainsi, pour comprendre le “jusqu'au-boutisme” de la nébuleuse, il nous faut disséquer l'organisation subversive dans les zones 6 et 7 du GSPC. Ces deux zones comprennent la région de Annaba-Skikda-Jijel, en plus de Theniet El-Abed, située entre Batna et Tébessa, soit là où est concentré l'essentiel du GSPC à l'est du pays. En effet, cette effervescence qui s'empare, depuis plus d'un mois, de la scène sécuritaire est, selon nos sources, le résultat de conjonctures bien précises. Elle est intervenue au moment où l'étau se resserre sur les maquis des wilayas du Centre, notamment la zone 2, qui regroupe Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès, vers laquelle un important lot d'armement sophistiqué devait être acheminé le 14 mai dernier, depuis les maquis de la région de Tébessa. L'opération a, rappelons-le, été avortée et 11 terroristes ont été abattus. L'opération d'acheminement d'armes nous renseigne à plus d'un titre que l'ossature d'al-Qaïda au pays du Maghreb repose, essentiellement, sur l'est du pays. Par ailleurs, l'éventuelle entrée en trêve de Amar Laouar, alias Mokhtar Belmokhtar, “émir” de la zone 9 est un facteur à ne pas négliger, selon nos sources. Ce dernier, considéré comme une carte maîtresse de l'Internationale terroriste, pourrait, en effet, constituer le maillon faible de la chaîne d'al-Qaïda au pays du Maghreb. Enfin, la vigilance des citoyens, seule parade face à ce qu'on qualifierait de tentative désespérée de semer la peur, est devenue un élément-clé de l'équation. En effet, les citoyens, en fournissant des informations aux services de sécurité, participent activement dans la lutte antiterroriste. Le ton a été donné le lendemain du double attentat qui a ciblé, le 16 mai dernier, une patrouille des services de sécurité à la cité Daksi, à Constantine, où une bombe artisanale, découverte par un habitant de la commune de Ibn-Ziad (ex-Roufac), a été désamorcée. Au début du mois de juin, pas moins de 4 bombes artisanales ont été désamorcées par les services de sécurité en moins de 48 heures. Selon des sources sûres, toutes étaient programmées pour faire un carnage, d'autant plus qu'elles ont été découvertes au niveau du centre-ville, dans des quartiers très fréquentés par la population. Une semaine après, soit le 3 juin, une autre bombe a été désamorcée par les services de sécurité. Cette dernière a été découverte près d'un point d'eau au lieu-dit Djenane Medjreb, près de l'oued Zeggar sur la RN13 reliant Aïn Kechra (Skikda) à El-Milia, dans la wilaya de Jijel. Mardi dernier, ce sont deux bombes qui ont été simultanément découvertes. En effet, c'est dans la localité de Debila, située au sud de Zemoura, à 40 km du chef-lieu de Biskra, qu'un citoyen a découvert un engin déposé devant son domicile, situé dans un quartier populaire. Il s'agissait de deux bouteilles de gaz butane reliées à un réveil qui faisait office de minuterie. Le même jour, une autre bombe artisanale a explosé dans la localité de Taga, dans la commune de El-Houidjbette, à Tébessa. Elle a coûté la vie à un berger. Ainsi, des 8 bombes utilisées par les terroristes durant cette période, 7 ont été désamorcées et une seule a explosé, faisant un mort. Autrement dit, on est loin de l'effet recherché par l'Internationale islamiste en Algérie. Nacer Lynda