Le ministre a qualifié celle-ci de “faux débat” à même de retarder les vrais chantiers. “Ce n'est pas la première fois qu'un parc national devrait être traversé par une autoroute”, a déclaré, hier et depuis Constantine, le ministre des Travaux publics après la polémique suscitée autour du tracé, à hauteur de la localité d'El-Kala dans la wilaya d'El-Tarf, de l'autoroute Est-Ouest. En effet, plusieurs “voix locales” se sont élevées pour demander le changement du tracé initial de l'autoroute qui devait, selon l'étude du projet, passer par le parc naturel du même nom. “L'autoroute ne touchera que 0,2% de la superficie du parc, estimée à 800 km2”, précisera le ministre. Joignant pertinence et pédagogie, Amar Ghoul ajoute qu'un nouveau contournement dans cette région exige une rallonge de 200 km à l'autoroute, c'est-à-dire une dépense supplémentaire de 150 milliards de DA, soit six fois plus que le coût du tronçon actuel, tout en attendant cinq nouvelles autres années pour la réalisation. Un gâchis que ni les populations locales, déjà pénalisées par l'énorme retard économique de la région, ni le citoyen ne sont prêts à payer. “Il n'est plus admissible de revoir le tracé car nous devrons prendre en considération, en plus des coûts et des délais de réalisation, le sort de l'autoroute une fois achevée. En effet, cette dernière doit être reliée à l'autoroute de Tunis pour assurer la continuité du tracé vers les autres pays maghrébins”. L'autoroute Est-Ouest est plus qu'un projet national, c'est un ouvrage à dimension internationale. Afin de lever toute équivoque, le ministre des Travaux publics a tenu à préciser que des spécialistes des différents secteurs se sont déplacés sur les lieux et ont donné leur aval quant à la validation de ce tronçon. Un avis que le Conseil des ministres a validé. “Jusqu'à nouvel ordre, l'autoroute passera par le parc, comme prévu sur le tracé initial, ce qui revalorisera du coup ce même patrimoine national”, conclut le ministre. Il faut savoir que le ministre des Travaux publics Amar Ghoul a assisté hier, au lancement des travaux de réalisation des deux tunnels de djebel Ouahch qui s'étendent sur une distance de 2 095 mètres. Le premier tunnel s'étend sur une distance de 1 800 m. Il relie la partie basse du djebel Ouahch à la clôture du parc d'attractions. Le deuxième tunnel, lui, reliera la sortie du premier tunnel à la localité de Didouche-Mourad, sur une distance de 295 m. Selon les précisions des techniciens de l'entreprise japonaise Cojaal, chargée du projet, le tracé de l'autoroute a été contourné au niveau du djebel Ouahch. C'est dire, qu'au lieu de trois tunnels, deux seulement ont été retenus, le troisième a été supprimé puisqu'il traversait une zone active de glissement. Les travaux de réalisation des deux passages ont été lancés en parallèle afin d'éviter tout retard. à signaler que l'opération d'expropriation concernant cette tranche du tronçon de Constantine a été finalisée. Sur le terrain, le ministre a insisté sur la prise en considération des nouvelles règles de sécurité vis-à-vis des risques majeurs, dont les séismes et les glissements, conformément aux normes internationales. Par ailleurs, l'accent a été mis sur le maintien de la cadence des travaux et le respect des délais. Le chef du département des Travaux publics est revenu, lors de cette visite, sur le respect du volet social du business plan présenté par Cojaal, faisant allusion au recrutement massif des jeunes Algériens dans le cadre du programme lié à l'autoroute Est-Ouest. “Ces jeunes devront, dans un premier temps, profiter du savoir-faire étranger dans la réalisation de ce grand ouvrage pour participer à leur tour, et dans un deuxième temps, à l'amélioration du niveau de nos compétences nationales”, a-t-il indiqué. En effet, d'après le cahier des charges signé avec l'entreprise Cojaal, plus de 69% de la main-d'œuvre devraient provenir du marché national de l'emploi. Pour le tronçon de Constantine, 700 jeunes ont été recrutés, jusque-là, alors que le total des besoins s'élève à près de 6 000 ouvriers. Madani R.