Une vaste enquête à travers les wilayas d'Annaba, Skikda, Souk-Ahras, El Tarf et Guelma, élargie au laboratoire de toxicologie, vient d'être lancée dans le milieu des herboristes qui exercent cette activité sans aucune formation en la matière. Le principal but de cette enquête est d'étudier profondément l'activité de l'herboriste et de soumettre le dossier au ministère de tutelle afin d'élaborer un cadre juridique approprié à cette activité. “L'activité d'herboriste est un phénomène qui tend à se développer rapidement dans notre pays”, nous a affirmé un responsable de la direction régionale du commerce. Et d'ajouter : “La santé publique est en jeu, d'autant que les personnes ayant recours à la médecine par les plantes sont de plus en plus nombreuses. Ces dernières consomment des préparations vendues par des commerçants qui ignorent les effets, la posologie et les conditions de conservation des plantes utilisées, dont certaines peuvent être dangereuses.” parallèlement au recensement de ces commerçants, la direction régionale du commerce vient de déposer au niveau du laboratoire de toxicologie cinquante-cinq échantillons de ces préparations collectées chez différents herboristes aux fins d'analyses, et les services concernés s'attendent à des résultats explosifs. Un travail qui demande du temps avant de livrer ses conclusions. En effet, le laboratoire doit d'abord faire un important travail pour ramasser toutes les données concernant les plantes avant d'établir une nomenclature qui servira de base aux ultérieures analyses. En attendant, il faut noter le fait que certaines plantes vénéneuses seraient utilisées par des herboristes dans des préparations censées guérir de graves maladies comme le cancer ou le diabète, connues sous les termes populaires de fegous lahmir, el harmel ou hebala. Nos sources citent l'exemple d'une potion préparée à base de ces plantes vénéneuses, pour guérir les enfants atteints de convulsions.Pour les services concernés, “si aucune loi n'interdit la vente d'herbes médicinales, il est, par ailleurs, formellement interdit de faire des préparations quand on n'est pas pharmacien spécialisé en la matière, car seul un spécialiste en connaît les effets et la posologie”. Selon nos sources, 80% de ces plantes sont d'origine locale, le reste vient de Syrie ou d'Egypte. Certaines préparations importées ou locales, destinées à redonner vigueur et appétit, selon les premiers résultats des analyses, révèle un haut degré de moisissure. “Les préparations importées sont commercialisées sans avoir une autorisation officielle des services concernés de notre pays. Une autre lacune juridique dont il est impératif de combler afin de protéger la santé publique”, ajoutent encore les services concernés. Hafiza M.