Le souverain alaouite semble déterminé à poursuivre la politique de reniement des engagements précédents du Maroc pour le règlement du conflit du Sahara occidental au mépris de la légalité internationale, qui ne lui reconnaît aucune souveraineté sur ce territoire. Le roi Mohammed VI a présidé, lundi 25 juin 2007 au palais royal à Agadir, une séance de travail avec les membres de la délégation marocaine qui a participé au premier round des négociations avec le Front Polisario. Selon l'agence marocaine de presse, Maghreb arabe presse (MAP), la réunion s'est déroulée en présence de Mohamed Rochdi Chraïbi, membre du cabinet royal, l'ensemble des membres de la délégation, que sont Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, Taieb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, Fouad Ali El Himma, ministre délégué à l'Intérieur, Khalihenna Ould Errachid, président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, Mohammed Yassine Mansouri, directeur général des études et de la documentation, et El Mostafa Sahel, représentant permanent du royaume du Maroc auprès des Nations unies. C'est ce qui ressort du communiqué rendu public par le cabinet royal. Au cours de cette réunion, Mohammed VI a donné de nouvelles instructions pour la préparation par le royaume du Maroc du deuxième round des négociations qui doit se tenir la deuxième semaine du mois d'août à Manhasset près de New York. À cette occasion, le souverain chérifien a donné instruction à son Premier ministre, Driss Jettou, ainsi qu'à son ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, et au ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, Taieb Fassi Fihri, de présenter des exposés sur le premier round des négociations avec les Sahraouis durant le prochain conseil de gouvernement et la session du Parlement. Par ailleurs, Mohammed VI a instruit Khalihenna Ould Errachid, président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, de tenir une session extraordinaire du Conseil vendredi prochain à El Ayoune dans les territoires sahraouis occupés. La promptitude dont fait preuve le roi du Maroc dans la gestion des négociations avec le Front Polisario atteste, si besoin est, de sa détermination à poursuivre sa politique de reniement des précédents engagements de l'Etat marocain à Houston (Etats-Unis) à organiser un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental, conformément à la légalité internationale. Il veut coûte que coûte imposer son projet d'autonomie, comme si les territoires du Sahara Occidental sont partie intégrante du Maroc, alors que la souveraineté de Rabat sur cette ancienne colonie espagnole n'est reconnue par aucun Etat ou organisation internationale, ni même les quinze membres du Conseil de sécurité, qui ont reconnu dans leur dernière résolution le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. En somme, tout indique que les négociations, qui reprendront au début du mois d'août prochain, ont peu de chances d'aboutir à un accord, à moins de sérieuses pressions de la communauté internationale sur Rabat, tant les positions marocaines sont aux antipodes de celles des sahraouies, lesquels n'ont nullement l'intention de faire des concessions sur le droit à disposer d'eux-mêmes. K. ABDELKAMEL