La clinique privée El-Djazaïr, située à Annaba, est fermée “provisoirement” depuis hier, et cela pour une période d'un mois. Une décision prise par la Direction de la santé et de la population de la wilaya pour le motif d'“exercice illégal des médecins spécialistes dans le cadre du temps complémentaire et du service civil et exercice de spécialités non agréées par les services concernés du ministère”. Une sanction qui a soulevé beaucoup de remous dans la région et surtout dans le corps médical. À notre déplacement hier au niveau du siège de la clinique, l'ambiance était des plus moroses. Rencontré sur les lieux, le P-DG d'El-Djazaïr, le Dr Mizi, nous a déclaré : “Ils sont venus vérifier si nous avions fermé ou non. Alors que c'est tout à fait clair que depuis ce matin, on n'exerce plus. Tant qu'il n'y a pas de consultations et d'opérations chirurgicales, c'est évident qu'on ne travaille pas. En plus, le portail est fermé et tout le monde peut le vérifier.” Voulant être plus explicite, il affirmera : “On nous accuse avec du faux et cela n'a aucune base. Tout ce qu'il y a, c'est que lors du dernier passage de la commission d'enquête diligentée par le ministère de la Santé, la seule lacune qu'ils ont trouvée, c'est la présence, lors de la lecture des registres des protocoles opératoires, du nom d'un chirurgien exerçant dans le secteur public et qui m'assistait en tant qu'observateur lors d'une intervention chirurgicale concernant un malade qu'il avait orienté chez moi. C'est le premier grief à notre encontre. Pour le second, qui est l'exercice de spécialités non agréées, la clinique ne dispose d'aucune unité de spécialité non agréée. Dans le cadre de la nécessité d'appel à un médecin spécialiste, le staff médical demande l'avis spécialisé du praticien concerné exerçant la spécialité non agréée à la clinique”. Il ajoutera qu'“avec ses arguments, les griefs retenus à l'encontre de la clinique ne représentent aucunement une faute grave nécessitant sa fermeture”. Le P-DG d'El-Djazaïr n'a pas hésité à pointer le doigt sur “la DSP et l'Ordre des médecins qui seraient, selon lui, derrière ce coup. On dérange beaucoup de personnes et d'intérêts, et c'est la raison pour laquelle on nous met les bâtons dans les roues”. Salim KOUDIL