La plupart des sénateurs qui sont intervenus hier, lors des débats sur le programme du gouvernement, ont insisté sur la nécessité de poursuivre et d'approfondir les réformes à même de sortir l'économie algérienne de sa dépendance des ressources des hydrocarbures. Les intervenants plaident pour le développement et l'encouragement des secteurs hors hydrocarbures, en faisant référence à l'agriculture, au tourisme et à la moyenne entreprise. Dans ce cadre, la stratégie et les politiques de développement industrielles, en cours d'élaboration par le gouvernement, sont jugées importantes. Si plusieurs d'entre eux ont exprimé leur “satisfaction” quant au contenu du programme du nouveau gouvernement qui, ont-ils dit, s'inspire de celui du président de la République, certains relèvent tout de même des retards dans l'application et la mise en œuvre de certaines réformes, notamment dans le secteur bancaire. M. Boudjemaâ Souilhi, du tiers présidentiel, a déploré le fait que de nombreuses réformes engagées dans le secteur des finances ne soient pas encore “mises en application”. D'autres sénateurs du Sud notamment ont salué la décision du gouvernement de revoir à la baisse la tarification de l'électricité. Mais ils souhaitent que d'autres mesures soient prises, en évoquant le coût élevé du billet d'avion. Mais ce sont surtout les questions politiques qui ont accaparé les débats, notamment la réconciliation nationale, “la condition sine qua non d'une relance économique”, affirment quelques sénateurs. Ces derniers ont salué “les efforts fournis par le gouvernement pour son application” pour autant ils demandent “l'accélération du processus, par le règlement de tous les dossiers en instance”. C'est que pour eux, “l'application finale de cette charte sur le terrain contribuera à l'instauration d'un Etat de droit et à la construction économique du pays”. Cependant, Abdallah Ben Toumi, du Rassemblement national démocratique (RND), qui a mis en relief “les aspects positifs de la politique de la réconciliation nationale, a déploré que la catégorie des citoyens civils ayant contribué à la lutte antiterroriste ne soit pas convenablement prise en charge”. La crise du logement, la corruption, la bureaucratie, le problème du foncier et l'investissement, sont autant de questions soulevées par les sénateurs en exhortant le gouvernement à les prendre en charge rapidement, pour “rétablir la confiance entre le citoyen et l'Etat”. Et pour une intervenante, “le rétablissement de cette confiance nécessite une réforme générale qui éliminera le phénomène de la corruption”. D'où l'urgence de la réforme de la justice. M. R.