Avec une décharge publique implantée en pleine forêt, le risque zéro de propagation des incendies au cœur même du massif de Collo, ainsi que la prolifération des maladies contagieuses transmises par les animaux sont exclus. Les habitants de la localité de Laouinet, relevant de la commune de Khenak Mayoun, dans la daïra d'Ouled Attia, sont sortis pour dénoncer une agression qui touche à leur environnement immédiat. Cette localité du grand massif de Collo est essentiellement forestière et se distingue par la beauté de ses denses forêts, particulièrement, de chêne, de liège et d'eucalyptus. Outre sa flore diversifiée, elle regorge de sources naturelles. Mais c'est compter sans les ennemis de la nature qui n'ont pas trouvé mieux que de désigner un site entouré d'arbres et de maquis pour y implanter la décharge publique. Une grande partie de cette forêt, qui attirait beaucoup de visiteurs, en mal de fraîcheur de la campagne, est quotidiennement agressée par la décharge qui serait, selon certaines sources, la cause de plusieurs foyers d'incendie qui se sont déclarés l'été dernier dans la région. L'association écologique El Manara de Collo s'est, en effet, déplacée sur les lieux, suite à la demande des habitants de Laouinet, et a brossé, photos et CD à l'appui, un tableau effrayant de la menace que représente cette décharge. Celle-ci relève, en effet, que plusieurs arbres ont été détruits, depuis la mise en exploitation de la décharge, alors que près de 100 hectares ont été ravagés par les incendies. Le risque des maladies à transmission hydriques (MTH) n'est pas à exclure, puisque des sources d'eau potable se trouvent à moins de 20 mètres de la décharge. “Une véritable menace sur la faune, la flore ainsi que sur la vie et les biens des citoyens”, signalent les responsables de ladite association, qui se bat depuis des années pour la protection de l'environnement. Ils seront rejoints par les habitants de cette localité qui affirment, de leur côté, que la fumée de la décharge empoisonne leur vie. Le taux de maladies respiratoires a considérablement augmenté, touchant essentiellement les jeunes enfants. Et pour cause, la décharge est un passage obligatoire pour les écoliers qui fréquentent le CEM de Khenak Mayoun, qui ne sont à l'abri d'aucune maladie contagieuse, comme la rage. Même si aujourd'hui, il est difficile de trouver des sites appropriés, dans une région montagneuse et foncièrement forestière, un autre emplacement mieux sécurisant aussi bien pour la flore que pour les habitants est pourtant plus que nécessaire. A. Boukarine