Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé hier au déploiement d'une force internationale à Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir, lors d'un entretien avec le président du Conseil italien Romano Prodi. “Nous avons insisté sur la nécessité du déploiement d'une force internationale dans la bande de Gaza pour garantir l'acheminement des aides humanitaires et permettre aux citoyens d'entrer et sortir librement”, a déclaré M. Abbas lors d'une conférence de presse à l'issue de la rencontre à Ramallah en Cisjordanie. Il a notamment cité le cas de milliers de Palestiniens bloqués depuis un mois au terminal de Rafah à la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza et qui ne peut fonctionner qu'en présence d'observateurs européens aux termes d'un accord en vigueur depuis novembre 2005. M. Prodi a, pour sa part, affirmé que le déploiement d'une telle force nécessitait l'accord de toutes les parties concernées et que la question “n'a pas encore été examinée dans le détail”. Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis le 15 juin après avoir mis en déroute les services de sécurité fidèles à M. Abbas, s'est à plusieurs reprises dit opposé à une force internationale, affirmant qu'il la considérerait comme une “force d'occupation”. “Nous n'accepterons pas la présence d'une force internationale. Son déploiement dans la bande de Gaza s'assimile à une occupation”, a répété mardi le chef du bloc parlementaire du Hamas, Salah al-Bardawil, lors d'une conférence de presse à Gaza. “L'arrivée d'une telle force serait une ingérence flagrante dans les affaires palestiniennes et une nouvelle occupation que nous rejetons totalement”, a-t-il ajouté, accusant M. Abbas de “s'allier avec l'étranger contre le Hamas”. Le président palestinien a en outre exclu une nouvelle fois tout dialogue avec le Hamas avant un retour à la situation qui prévalait avant le 15 juin dans la bande de Gaza. “Certaines parties essaient d'intercéder pour trouver une solution. Notre position est qu'il n'y aura pas de dialogue avec les putschistes avant un retour à la situation antérieure”, a-t-il dit. M. Prodi a apporté son soutien à M. Abbas et au gouvernement d'urgence dirigé par Salam Fayyad, mis en place après le coup de force du Hamas. R. I./Agences