L'opération de ratissage suit son cours, alors que les équipes de la Police scientifique se sont déplacées sur les lieux pour des tests ADN y compris sur les familles dont sont issus les kamikazes, ainsi que les autres nouvelles recrues du GSPC dans la région. Au lendemain de l'attentat perpétré contre le campement militaire situé à la sortie est de la ville de Lakhdaria, une équipe de la Police scientifique s'est déplacée sur les lieux pour procéder aux analyses de l'ADN des victimes et du kamikaze. Selon nos sources, les services de sécurité ont procédé aux prélèvements auprès des familles des quatre terroristes dernièrement recrutés par l'ex-GSPC et habitant au quartier d'El-Kouire dans la ville de Lakhdaria. Les familles des quatre jeunes ayant rejoint les groupes terroristes, ont été, à cet effet, interrogées et des enquêtes ont été enclenchées à leur sujet en plus des prélèvements ADN. Sur les circonstances exactes de l'opération terroriste, des sources affirment que le groupe armé a procédé, la veille de l'attentat, au vol du camion qui avait l'habitude d'approvisionner le campement militaire en produits alimentaires. Le livreur, originaire de la ville de Boudouaou dans la wilaya de Boumerdès, a été enlevé puis ligoté par les terroristes qui ont pris le camion afin de perpétrer l'attentat. Aucune autre indication n'a été, cependant, donnée sur les circonstances exactes de ce vol ni de l'endroit où il a été commis. Ce qui est certain, c'est que les terroristes ont chargé le véhicule de 80 kg d'explosifs dont la nature n'a pas encore été précisée. Selon les informations recueillies jeudi matin sur les lieux, le camion a défoncé le portail principal et voulait rentrer jusqu'à l'intérieur du poste militaire. Les sentinelles ont tiré sur le camion-suicide en vain. Le terroriste kamikaze actionne la charge explosive après que le véhicule eut percuté une balise qui l'empêche d'aller plus loin. Le bilan est très lourd. Plus de 10 morts et quelque 35 blessés dont plusieurs sont dans un état grave. On parle même de certains qui ont rendu l'âme le lendemain. Sur un rayon de 5 km, des vitres ont été soufflées. Selon nos sources, cet attentat était prévisible et les services de sécurité avaient été alertés. Hier, les routes menant vers le campement militaire étaient toujours fermées à la circulation. Des barrages sont installés. Des gendarmes sont appuyés par les militaires et des éléments de la BMPJ. Le chef d'état-major de l'ANP, Gaïd Salah, se serait rendu jeudi dernier au niveau du poste militaire. Aux environs de 14h30, des hélicoptères survolaient la ville de Lakhdaria et le dispositif sécuritaire est renforcé. Une opération de ratissage, déclenchée le jour même de l'attaque, se poursuit toujours. Hier, la tension restait vive à Lakhdaria où des véhicules de la police sillonnaient les artères de la ville. Des citoyens interrogés ont refusé de commenter l'horrible attentat, mais ont exprimé leur inquiétude quant au retour du terrorisme islamiste dans une région toujours considérée comme le fief du GSPC. Certains n'hésitent à évoquer le relâchement des services de sécurité face au terrorisme, alors que d'autres pointent du doigt la grande mosquée qui est devenue à leurs yeux le lieu de recrutement et d'endoctrinement des islamistes à Lakhdaria. “Les recruteurs sont au nombre de trois”, précisent nos sources qui soulignent qu'ils étaient des ex-militants du FIS dissous et certains ont même fait la prison avant de rejoindre le maquis puis séjourné en Irak. Leur retour aura donc été fatal puisqu'ils ont réussi à recruter quatre jeunes habitant le quartier populaire d'El-Kouire dont sont issus ces recruteurs d'al-Qaïda. Ils ciblent les jeunes issus des familles démunies telles que celle du kamikaze dont le père est handicapé mental. A. DEBBACHE