Les citoyens de Tala Khelil, commune de Beni Douala, ont fermé avant-hier à la circulation la RN 30 longeant le barrage de Taksebt pour dénoncer le manque d'eau potable dont souffre leur village. Tôt la matinée, près de 300 personnes de tout âge ont investi cet important axe routier arborant des banderoles portant : “Les pieds dans l'eau, la gorge sèche” ou “village Tala Khelil : on a soif”. Ainsi, la RN 30 a été fermée par ces citoyens en colère à l'aide de blocs de pierres et des jerricans en plastique vides pour attirer l'attention des pouvoirs publics, notamment ceux en charge du secteur de l'hydraulique. “Nous avons reçu la visite des responsables de l'ADE ainsi que du P/Apc de Beni Douala, mais nous les avons refoulés, persuadés que notre problème dépasse leurs prérogatives”, affirme un citoyen de Tala Khelil ayant pris part à cette protestation pacifique. Cette fermeture a contraint les automobilistes venant des Ouacifs et d'Ath Yenni, notamment, à faire le détour par Larbâ Nath Iraten ou Beni Douala pour gagner la ville de Tizi Ouzou. “Nous savons que notre action cause des désagréments aux usagers et comprenons leur mécontentement, mais c'est l'ultime manière dont nous disposons pour amener les autorités à résoudre notre problème d'eau potable”, précise encore notre interlocuteur. Par ailleurs, dans une lettre adressée au wali de Tizi Ouzou, datant du 13 juillet dernier, le comité de village de Tala Khelil exprime “notre indignation vis-à-vis du mépris que manifestent les autorités responsables de l'eau à notre égard”. Evoquant le manque récurrent d'eau potable affectant cette localité, les rédacteurs rappellent que “ce problème empoisonne notre existence du début mai à fin octobre depuis 1967, date à laquelle a été construit le château d'eau qui alimente notre village”. Ce réservoir, conçu pour les besoins de 800 habitants, se trouve actuellement inapproprié, car la population de Tala Khelil est estimée à 3 000 âmes, soulignent aussi ces citoyens protestataires et notent que “le barrage de Taksebt a attisé notre espoir de voir couler nos robinets et mouiller nos conduites”. Un espoir chèrement payé par des expropriations partiellement payées à des prix dérisoires, lit-on encore. Notons enfin, que dans l'après-midi, la route a été rouverte à la circulation automobile après que les autorités locales eurent assuré aux citoyens de les alimenter en eau potable avec des citernes, le temps de régler définitivement ce problème. ABDENOUR BOUHIREB