RéSUMé : Après deux jours d'observation, Fatia rentre chez elle. Djohar retourne à la fac. Elle est pensive au point de négliger ses révisions. Ses camarades la poussent à se confier. Elles sont choquées par Fatia. Elles sont déçues en voyant que Djohar s'est laissée impressionner… -Tu ne peux pas lui faire ce coup-là ! s'écrie Zazie. Samir mérite une explication. - Je n'ai pas le cœur, à le regarder en face, murmure Djohar. Je l'aime… et pourtant… - Ne me dis pas que tu vas renoncer à lui ! - Je n'ai pas le choix. - Si, tu as le choix ! réplique Zazie. Ce n'est pas à ta mère de décider avec qui tu feras ta vie ! - Elle a fait une hyperglycémie, lui rappelle Djohar en larmes. Elle aurait pu mourir ou pire, se retrouver infirme à jamais. Tout ça, par ma faute ! - Ta mère est une égoïste ! Tu ne dois pas te sentir responsable de ce qui est arrivé, insiste sa camarade. Elle aurait pu prendre la chose du bon côté. Il a fallu qu'elle fasse une crise, juste pour t'impressionner. - L'hyperglycémie, elle ne l'a pas simulée. - Oui mais elle n'a pas le droit de t'imposer ça ! s'écrie Zazie. Va voir Samir… Dis-lui d'être patient. Je t'en prie, ne mets pas fin à votre histoire. Ce ne serait pas juste ! - La vie est injuste… Zazie ne l'entend pas de cette oreille. Elle la pousse hors de la chambre et la tirant par le bras, elle la mène jusqu'à Samir qui attendait encore près du portail. - Enfin ! soupire-t-il. Qu'est-ce que tu faisais ? - Rien, répond Zazie. Elle a peur de sa mère. - Pourquoi ? - À elle de t'expliquer... Zazie retourne à leur chambre, les laissant seuls. Djohar évite le regard de Samir. Il semble tenter de lire en elle. - Pourquoi as-tu peur de ta mère ? Qu'est-ce qui se passe et que j'ignore ? - Ma mère est au courant, lâche-t-elle d'un coup. Elle ne veut pas qu'on soit ensemble. Elle veut que j'ai un mari qui ait déjà toutes les cartes en main. - Moi aussi, un jour, je les aurais ! affirme Samir. - Je sais mais… elle ne veut pas de toi. Je suis désolée, dit-elle. - Pourquoi ? - Je n'ai pas le choix, insiste-t-elle. Ma mère risque sa vie... en s'emportant. Je ne veux pas l'avoir sur la conscience. Comprends-moi ! Samir secoue la tête, semblant réaliser que Djohar ne tient pas tant à lui. Sinon, elle se battrait. - Tu ne m'aimes pas ! - Si ! affirme-t-elle. Mais ma mère, je ne peux pas me la mettre sur le dos, après tout ce qu'elle a enduré pour moi. Mets-toi à ma place… - Ma mère ne me demandera jamais de renoncer à celle que j'aime ! Et, ajoute-t-il, si elle a la mauvaise idée de le faire, elle le regrettera. Je sortirais de sa vie, et pour toujours ! - Tu sacrifierais ta mère, pour moi ? Samir jure que oui. - Toute notre enfance, on a manqué de quelque chose. On a eu notre part de souffrance. ça suffit ! Je ne veux plus souffrir. Je ne me laisserai pas faire… Djohar est si triste qu'elle pleure. Elle ne se sent pas la force de lutter contre sa mère. Elle préfère rendre les armes maintenant. Ainsi, elle s'en remettra plus vite. C'est ce qu'elle croit… ADILA KATIA (à suivre)