La rumeur née autour du départ, volontaire ou contraint, du Chef du gouvernement, était de nature à rappeler qu'au plan national, tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes. Durant près d'un mois, la guerre en Irak a mis la sourdine sur l'activité politique nationale. Pourtant, si elle a accaparé le champ médiatique, la conjoncture internationale, dominée par ce conflit qui a vu une nation tragiquement livrée au vandalisme débridé de ses propres enfants, n'a pas évacué des préoccupations des Algériens les grandes questions liées au devenir de leur pays. Certes, dans le malaise ambiant, la réunion du comité central issu du congrès du parti majoritaire n'a pas été perçue comme un événement majeur. Néanmoins, à son dénouement, la rumeur née autour du départ, volontaire ou contraint, du Chef du gouvernement était de nature à rappeler qu'au plan national, tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes. Il ne fallait pas, en effet, perdre de vue que la compétition est ouverte pour la présidentielle 2004 et que, dans cette perspective, tous les coups sont permis. Même ceux qui ont, entre autres conséquences, celle d'occulter la situation en Kabylie que le ministre de l'Intérieur, par un de ces raccourcis dont il a le secret, vient de décréter revenue à la normale. Contre toute évidence, bien entendu, sachant que tous les problèmes demeurent en l'état et qu'aucune mesure visant à mettre à plat le dossier n'a été prise. C'est peut-être à ce chapitre, comme à d'autres terriblement urgents, qu'on attendait la sortie, hier, à Oran, du président Bouteflika. Or, on a certainement apprécié la brillante rhétorique du chef de l'Etat qui a pris sous son charme les étudiants d'Oran, sur des thèmes en relation avec la science et la technologie, Youm El-Ilm oblige, mais on souhaitait, à cette occasion, des réponses sur les problèmes de l'heure. Car, au cas où on l'aurait oublié, nous sommes également à la veille de l'anniversaire du Printemps noir. M. A.