Réunis en session extraordinaire, les chefs de diplomatie des pays arabes ont apporté leur soutien à la proposition du président américain George W. Bush d'organiser une réunion internationale sur le Proche-Orient. Il y a lieu de noter que Damas s'est démarqué de cette position en estimant que le moment n'était pas opportun en raison des différends palestiniens. En effet, le représentant syrien à la réunion, l'ambassadeur au Caire Youssef Ahmed, a exprimé ses “réserves”, arguant que la conférence ne pouvait se tenir alors que les Palestiniens sont divisés, en allusion à la crise ouverte entre le mouvement Fatah de M. Abbas et les islamistes du Hamas. Il a expliqué avoir des “réserves sur l'accueil favorable réservé à ce que l'on appelle initiative de Bush, car nous estimons que discuter de la situation des Palestiniens alors que ces derniers sont divisés (...) Constituerait la fin de la cause palestinienne”. Les vingt-deux ministres ont entendu un rapport des ministres égyptien Ahmed Aboul Gheit et jordanien Abdelilah Khatib, sur leur mission la semaine dernière en Israël pour promouvoir l'initiative de paix arabe pour un règlement du conflit. Dans une conférence de presse à l'issue de la réunion, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a déclaré : “Nous soutenons l'appel à une conférence internationale à laquelle participeraient toutes les parties impliquées dans le processus de paix en vue de lancer des négociations directes sur tous les volets et parvenir à un règlement final du conflit israélo-arabe selon un calendrier précis.” L'ancien chef de la diplomatie égyptienne a précisé : “Ce qui est mis sur la table, c'est le conflit israélo-arabe et la solution de ce conflit, ce qui signifie que toutes les parties doivent y être présentes. La Syrie a une terre occupée et la paix ne peut être totale.” Sur la crise bulgaro-libyenne, les ministres arabes ont appelé la Bulgarie “à respecter” l'accord d'extradition avec la Libye qui considère comme une violation de cet accord la grâce accordée par Sofia aux six soignants bulgares extradés le 24 juillet. La Libye avait demandé, dans un mémorandum, que les Arabes annoncent une “rupture” des liens avec Sofia. Les praticiens avaient été détenus pendant huit ans en Libye sous l'accusation —contestée — d'avoir inoculé le sida à des centaines d'enfants, et leur peine de mort avait été commuée en perpétuité par la justice libyenne. R. I./Agences