Ils étaient 7 pères et mères à avoir déposé une plainte contre leurs enfants pour violences durant les premiers six mois de l'année en cours. Une situation qui ne reflète guère le mode de vie d'une ville, aussi conservatrice que Mila. Au chef-lieu de la wilaya de Mila, jusque dans les localités les plus reculées, on assiste, ces derniers temps, à une dégradation sans précédent des mœurs. Les temps où les ascendants (patents et grands-parents) étaient considérés comme sacrés où ils étaient vénérés par tout un chacun, semblent révolus par les temps qui courent. Nombreux, en effet, sont les pères et mères de famille qui sont désormais battus, violentés par ceux-là mêmes qu'ils considèrent comme la prunelle de leurs yeux. Triste constat à mettre sur le compte d'une irrévérencieuse génération d'enfants sans morale ni repère aucun. On ne saurait dire avec exactitude combien ils sont à subir l'insolence et l'inconduite de leur propre progéniture. Mais une chose est sûre, ils sont nombreux mêmes. Et les services de la Gendarmerie nationale en savent quelque chose. Qualifiant la situation de scandaleuse pour une région aussi conservatrice que Mila, le lieutenant colonel T. Meghalet du groupement de la gendarmerie a révélé tout récemment que les sinistres auteurs de ces délits n'hésitent pas à faire usage de toutes sortes d'armes blanches (pierres, bâtons, barres de fer, couteaux) contre leurs géniteurs ! Ils étaient 7 pères et mères à déposer une plainte durant les six premiers mois de cette année, contre 11 à la même période de l'année 2006. Mais ce ne sont pas les chiffres qui importent le plus dans ce type précis de criminalité, mais l'acte lui-même, l'impardonnable acte. Dans la foulée, l'officier de la gendarmerie esquissera à titre d'illustration de tristes portraits de parents battus. “Ce sont surtout des vieillards tenant difficilement en équilibre qui se présentent à nos services. Pour la plupart, ils sont blessés plus ou moins gravement et portant des tuméfactions, des bleus et des traces de coups sur le visage.” Il faut vraiment être dépourvu de toute conscience pour oser de tels actes. Sur l'état de conscience des auteurs de ces abominables faits, l'orateur précisera qu'“ils sont pour la plupart sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool”. Force est de convenir, cependant, que quelles que soient les conditions dans lesquelles ces forfaits sont commis, la chose reste condamnable sous tous les points de vue. Aussi, la mosquée, l'école, les associations de la société civile, en un mot, tout le monde est interpellé afin de jouer son rôle pour rétablir le statut moral du “père” et de la “mère” afin de être leur permettre de tirer leur révérence dans la dignité et la tranquillité de l'âme. K. BOUABDELLAH