Les réunions entre le président de l'Autorité palestinienne et le chef du gouvernement israélien se font de plus en plus régulières, sans que des avancées ne soient constatées dans les négociations entre les deux parties, notamment sur la question de la création d'un Etat palestinien. Lundi, Mahmoud Abbas et Ehud Olmert se sont à nouveau rencontrés à Ariha (Jéricho) sans que des résultats concrets soient obtenus, si ce n'est l'espoir formulé par le Premier ministre israélien de voir des négociations entamées pour la création d'un Etat palestinien. Les rencontres entre les deux hommes sont devenues cycliques, mais sans lendemain au grand dam d'Abou Mazen, obligé d'y aller mais sans conviction, car sachant que son interlocuteur n'est pas disposé à aller au fond des choses avec lui. En somme, l'on est toujours à la ligne de départ dans l'attente d'un développement inattendu qui amènerait les responsables israéliens et palestiniens à s'asseoir autour d'une table pour discuter du sujet tant rabâché de la création d'un Etat palestinien. Il ne fait aucun doute que ce n'est pas la volonté qui fait défaut aux Palestiniens, qui ne cessent de supplier la communauté internationale de faire pression sur l'Etat hébreu afin que ses dirigeants daignent accorder à la question l'importance voulue. La situation du Proche-Orient et les souffrances quotidiennes des Palestiniens ne semblent émouvoir personne, du moins pas les grandes puissances occidentales que l'on désigne généralement comme les défenseurs d'Israël, dont le principal souci est la sécurité de ce pays. Ainsi, il est quasi impossible de parler maintenant d'un éventuel calendrier pour la concrétisation du projet de l'Etat palestinien, tant Tel-Aviv n'a pas donné son feu vert pour entamer ce processus. Ces rencontres régulières entre Mahmoud Abbas et Ehud Olmert ne sont en fait que du folklore destiné à faire taire les plus sceptiques. En effet, en acceptant la suggestion de Condoleezza Rice de se réunir à intervalles réguliers avec le président de l'Autorité palestinienne, le successeur d'Ariel Sharon savait que ce n'était que de la poudre aux yeux et que même pour les Américains la création d'un Etat palestinien n'est pas encore à l'ordre du jour. Les Palestiniens, qui ont souffert pendant plus d'un demi-siècle de l'oppression et de l'injustice israéliennes sur fond du silence assourdissant de la communauté internationale, n'ont d'autres choix que de prendre leur mal en patience. Leurs divergences internes, mises à nues par l'émergence du Hamas, auront eu des répercussions néfastes sur d'hypothétiques progrès dans les négociations de paix engagées avec l'Etat hébreu. Israël les utilise comme argument massue pour maintenir le statu quo, qui, lui, est bien sÛr favorable. K. ABDELKAMEL