Le protocole d'accord collectif entre la direction d'Arcelor Mittal Annaba et le syndicat d'entreprise a été officiellement signé, hier, en présence du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd. Cette convention, qui cerne et résout d'une manière durable tous les points litigieux exposés dans la plateforme de revendications des représentants des travailleurs, a éloigné, d'un coup, la menace de grève qui pesait sur le complexe sidérurgique d'El- Hadjar. Le spectre des licenciements par le biais du plan social, dénoncé par le syndicat, est désormais définitivement écarté, à la grande satisfaction des travailleurs qui étaient angoissés par le statut de précarité que le partenaire indien tentait de leur imposer. Il y a lieu de souligner que le syndicat d'entreprise a joué serré dans une partie où la législation algérienne, et particulièrement les signataires de la convention d'investissement, ne lui laissait aucune liberté de mouvement. Il est stipulé, en effet, dans ladite convention que le gouvernement algérien a paraphée, le 18 août 2001 avec le repreneur Ispat, que ce dernier avait toute latitude de procéder au réajustement de ses structures humaines au terme des quatre premières années de partenariat. Et ce n'est pas le seul point sur lequel le syndicat peut se féliciter. Le volet des organigrammes qui ne trouvait pas de solution au niveau du complexe, et qui a nécessité l'intervention du P-DG du groupe pour être accepté, est à mettre à l'actif des représentants des travailleurs. Leur élaboration qu'on assure imminente, en tout cas avant le 10 décembre 2007, permettra de pourvoir les postes que le sous-effectif global aura dégagés. De plus, l'employeur sera tenu d'honorer ses engagements tels que contenus dans la convention citée, en rajeunissant ses effectifs et ainsi élever le niveau de technicité de son personnel. Autant d'avantages qui profiteraient aux travailleurs exerçant actuellement pour le compte des sous-traitants conventionnés avec Arcelor Mittal Annaba. À souligner également que les syndicalistes ont proposé et obtenu que les entreprises sous-traitantes se conforment à la législation imposée par l'Organisation internationale du travail (OIT) en déclarant tous leurs employés à la Sécurité sociale, leur délivrant des fiches de paie et en leur établissant des contrats de travail en bonne et due forme. Ceci sans oublier de faire bénéficier les employés de toutes mesures d'hygiène et de sécurité. Une panoplie d'avantages clairement stipulée dans le point n°10 de la convention que n'a pas manqué de saluer le secrétaire général de l'ugta qui a assuré que “le syndicat du complexe sidérurgique d'El-Hadjar a d'autant plus de mérite en faisant obligation aux entreprises sous-traitantes de se conformer à la réglementation. Ce qui n'est pas fait ailleurs, autant en Algérie que dans d'autres pays. Arcelor Mittal en acceptant cela a fait acte de jurisprudence. C'est tout à son honneur”, soulignera-t-il. Le secrétaire général de l'UGTA s'est félicité du niveau des négociations qui ont eu lieu et qu'il déclare avoir suivies avec intérêt depuis leur amorce, le 1er août courant. Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui s'adressait aux membres du conseil de participations et aux syndicalistes, en marge de la cérémonie de signature des accords collectifs, a salué surtout la maturité et le sens du dialogue dont les deux parties en conflit ont fait preuve. Profitant de cette rencontre avec ses adhérents, le patron de la Centrale syndicale a dénoncé certains milieux qui critiquent ou dénoncent la prétendue léthargie de l'UGTA. “Nous avons travaillé d'arrache-pied pour obtenir le maximum d'avantages pour ceux qui nous font confiance. Nous pouvons nous enorgueillir d'avoir pratiquement doublé le Smig en cinq ans. Durant la même période, nous avons également fait signer au gouvernement des conventions de branches ainsi qu'une grille des salaires”, affirmera-t-il avant de signaler que “des acquis non négligeables ont été assurés aux retraités dont pas un ne percevra une pension inférieure à 10 000 DA. Ceci sans oublier que le gouvernement a entériné le projet de création d'un fonds de réserve pour la FNTR”. A. ALLia