Alors qu'il a longtemps répugné à comparer le Vietnam et l'Irak, de crainte de réveiller le spectre de l'enlisement et de la défaite américaine, Bush revisite les leçons de cette guerre en Asie pour appeler les Américains à soutenir son aventure en Irak à un moment où la pression va croissant pour rapatrier les G.I's. Le président américain retourne les arguments des anti-guerre qui, eux, n'ont cesse d'invoquer le syndrome vietnamien à propos du chaos qui règne en Irak et partout ailleurs où Bush a mis son doigt. “Trois décennies plus tard, le débat légitime a toujours cours sur notre entrée dans la guerre du Vietnam et notre départ”, devait dire Bush dans un discours devant d'anciens combattants, pour avertir que quelle que la position dans ce débat, “l'une des leçons du Vietnam, sans erreur possible, c'est que des millions d'innocents ont payé le prix du retrait de l'Amérique et que leurs souffrances ont ajouté à notre vocabulaire des mots comme boat people, camps de rééducation et champs de la mort”. Bush n'a pas manqué de souligner que les terroristes utilisent le Vietnam comme un précédent contre l'Amérique pour réétirer sa conviction que l'un des enjeux du combat contre le terrorisme, c'est la crédibilité des Etats-Unis. Bush, qui n'a pas soufflé mot sur les Vietnamiens, s'est répandu sur la prospérité et le succès de la démocratie au Japon et en Corée du Sud, grâce à l'engagement américain, pour défendre sa mission en Irak, à un moment où celle-ci va subir un rude examen politique. Ses adversaires démocrates, majoritaires au Congrès, et mêmes une partie de ses amis républicains réclament un début de désengagement en Irak. La pression ne devrait cesser de grandir sur le président à l'approche de la mi-septembre et d'une évaluation très attendue de la stratégie américaine en Irak. D. B.