Des centaines de mandataires, intervenants et opérateurs venant d'une douzaine de wilayas, ont jeté leur dévolu sur cette aire commerciale qui connaît un flux impressionnant de transactions commerciales, lesquelles brassent plusieurs milliards. De par sa configuration géographique stratégique qui le situe sur l'un des plus denses réseaux routiers du pays, la RN5 en l'occurrence, le marché de gros des fruits et légumes de Chelghoum-Laïd a acquis, en dépit de quelques dysfonctionnements et défections qui entravent son bon fonctionnement au fil des ans, une réputation qui va crescendo, au plan économique s'entend. Si bien que des centaines de mandataires, intervenants et opérateurs venant d'une douzaine de wilayas, ont jeté leur dévolu sur cette aire commerciale qui connaît un flux impressionnant de transactions commerciales, lesquelles brassent plusieurs milliards. Cet immense pôle commercial a le mérite de procurer d'énormes opportunités d'emplois à de centaines de marginaux et de laissés-pour-compte. Quant à la municipalité, le marché de gros passe pour être le principal pourvoyeur de fonds car engrangeant, à lui seul, près de 90% de sources de recettes. Le commun des observateurs aura relevé que malgré cet état de grâce qui ne cesse de se répercuter, très favorablement, sur les chômeurs de toute la daïra de Chelghoum-Laïd, voire au-delà, cette gigantesque sphère commerciale pâtit des nombreuses imperfections en matière d'assainissement et de réhabilitation qui lui font défaut. C'est là, en somme, la vraie équation que les élus locaux peinent à résoudre. S'étendant sur 6,26 hectares, le marché de gros de Chelghoum-Laïd, d'envergure régionale, puisqu'il est la destination quotidienne de centaines de commerçants venus de toutes les régions du pays, a bénéficié depuis l'année 2005 de nombreux programmes de viabilisation et d'aménagement. Ainsi, dans le cadre des plans communaux de développement (PCD) de 2006, il a été dégagé une enveloppe de 4,5 milliards, puis une rallonge de 500 millions pour sa viabilisation. Cet important programme a été voué à la connexion du marché au réseau d'AEP et d'assainissement. Comme on a procédé, à la faveur du même programme, à l'acquisition de 500 couverts pour les avaloirs, à l'aménagement des caniveaux pour la canalisation des eaux pluviales qui constituent un véritable calvaire pour les usagers. Les opérations de viabilisation ont permis également le bitumage de l'aire commerçante, la dotation de la place en éclairage public ainsi que l'installation d'un bureau de police, à l'entrée du marché pour améliorer la sécurité sur les lieux. La sécurité, maillon faible de la place Malgré tous les efforts déployés, le volet sécuritaire laisse toujours à désirer. Les usagers de la place se plaignent toujours, en effet, des voyous qui écument les lieux, selon la crainte des intervenants. “On ne peut pas s'aventurer dans le marché sans avoir continuellement à ses côtés un ange gardien”, nous dira l'un des commerçants rencontrés sur place. Et d'ajouter : “On a toujours volé les gens. Il faut toujours avoir les yeux ouverts et être prêt à tout moment à défendre sa bourse.” Aussi, les usagers de cet important pôle commercial, fréquenté quotidiennement par près de 8 000 personnes, demandent des mesures de sécurité plus renforcées. D'autant que la plupart des opérateurs de la place ne sont pas de la région et ne connaissent que très peu la place sur laquelle ils interviennent. En effet, on a trouvé sur les lieux des commerçants de Oued R'hiou (ouest du pays), Annaba, Boumerdès et Mascara. Les grossistes venus de loin sont généralement ceux qui sont la cible des rôdeurs du marché, affirment nos interlocuteurs. Malgré l'abondance… Les produits de la terre sont abondants, voire surabondants. On ne peut pas faire une estimation sur les quantités des produits agricoles qui transitent par ce marché, tellement elles sont importantes. Les fruits et légumes fleurissent à tel point qu'on est tenté de se croire dans les halles de Paris à l'époque de Zola. Pomme de terre, salade, carotte, betterave, courgettes, aubergine, piment, haricot vert… il y a absolument de tout ! Toutefois, les prix pratiqués ne sont pas pour faciliter les transactions et moins encore faire l'affaire du consommateur qui subit la loi. L'impitoyable loi des mercantiles commerçants. Le prix de la pomme de terre, produit de base et de large consommation, connaît une flambée qui passe pour être un précédent. Elle est cédée chez les détaillants à 70 dinars le kilo, et ce, depuis plusieurs mois. Une tournée dans le marché de gros de Chelghoum-Laïd effectuée, hier, nous a révélé une partie de la face cachée du problème qui réside derrière la hausse du coût de la pomme de terre. L'allusion est faite aux accapareurs qui agissent en maîtres absolus sur les lieux, provoquant la rareté de n'importe quel produit pour ensuite le mettre sur le marché au prix qui leur convient. Un commerçant interrogé nous a révélé que la pomme de terre est vendue par les grossistes ou les producteurs entre 35 et 43 dinars le kilo. “C'est suivant la qualité ; celle du premier choix, nous l'achetons entre 42 et 43 le kilo. La pomme de terre de qualité moindre est vendue à 35 dinars le kilo”, nous dira-t-il. Signalons que la pomme de terre dite de “première qualité” est revendue à 70 dinars par les détaillants. Celle de la deuxième catégorie est cédée entre 50 et 55 dinars. Aussi, il est impératif d'intervenir sur les prix qui sont fixés par des considérations commerciales, sinon au moins intervenir sur le volet d'hygiène et sur celui de la sécurité qui ne sont toujours pas comme il se doit, au niveau de cet important pôle de négoce qui fait vivre des milliers de personnes. K. Bouabdellah