“À défaut de pomme de terre, on se rabattrait sur… la banane”, ironise-t-on à Aïn El Hammam où il est aisé de s'offrir, parfois, le fruit exotique que de revenir avec deux kilos de patates pour ses enfants. “Les commerçants ont beau justifier la flambée des prix par l'éloignement, ce ne serait qu'un inadmissible alibi”, rétorquent des clients exaspérés. Dans cette ville, même le marché hebdomadaire, où jadis, les petites bourses pouvaient remplir leur couffin, s'aligne sur les prix affichés dans les magasins. La pomme de terre se vend entre 60 et 65 DA le kilo depuis quelques semaines, pendant que d'autres légumes suivent le rythme des fêtes. En outre, d'autres denrées de première nécessité tels que le lait en poudre connaissent des hausses inimaginables. Ainsi, les consommateurs qui ne connaissent pas de supérettes n'ont que le “choix” de l'offre que les commerçants “archaïques” des villages les plus reculés leur proposent en toute quiétude. 230 DA le paquet de lait en poudre, de qualité médiocre de surcroît. “Dans ces villages, pour fuir le diktat des commerçants, qui ne cessent de gonfler les prix en trouvant, à chaque fois, des arguments saupoudrées d'Allah Ghaleb, tout a flambé”, “il faut être véhiculé pour s'approvisionner ailleurs”, dira un villageois sexagénaire natif d'Akbil. Décidément, les prix ne baisseront pas. Ils garderont le cap pour le mois de la “rahma” ! Enfin, dans les villages reculés de Aïn El Hammam, le consommateur ne connaît ni faveur de la concurrence, ni protection des contrôleurs des prix… le commerçant est roi. LIMARA B.