Le président Lula a redit qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, interdit par la Constitution brésilienne, appelant, par ailleurs, son Parti des travailleurs à relever la tête après l'inculpation d'anciens responsables dans des scandales de pots-de-vin. “Je dis et j'affirme que je passerai l'écharpe présidentielle à mon successeur le 1er janvier 2011”, a affirmé le président brésilien, réélu en octobre dernier pour un second mandat de quatre ans, avec plus de 61% des voix, devant le 3e congrès de son parti. Le bruit courait que Lula voulait lever l'interdit constitutionnel à un troisième mandat présidentiel à la faveur de la mise en place d'une Assemblée constituante, dont le PT réclame la formation afin de réformer les structures politiques brésiliennes. Le président Lula s'est par contre engagé pour que le candidat de sa formation à sa succession s'identifie avec le projet du PT et soit en mesure de le poursuivre et de l'approfondir pour renforcer la démocratie et orienter l'économie brésilienne vers plus de justice sociale. Mais alors que plusieurs courants du Parti des travailleurs veulent à tout prix que le futur président soit membre du PT, Lula a laissé entendre que les formations alliées au gouvernement avaient aussi vocation à présenter un candidat à sa succession. Lula a exhorté son parti à ne pas se montrer arrogant à l'égard des autres formations alliées. Mais avant ce rendez-vous, le PT doit repasser l'examen des municipales en 2008. Le PT est traversé par une véritable crise de confiance, la Cour suprême du Brésil venant d'inculper José Dirceu, l'ancien bras droit du président Lula sous son premier mandat (2003-2006), et plusieurs anciens dirigeants du parti dans le cadre d'un scandale de pots-de-vin. Au total quarante hommes politiques, publicitaires et banquiers sont accusés d'avoir monté autour du PT un réseau criminel visant à financer l'appui politique de partis et de parlementaires sous le premier gouvernement Lula en 2003 et 2004. D. B.