L'organisation séparatiste basque ETA a décrété unilatéralement, hier, un cessez-le-feu permanent mettant apparemment un terme spectaculaire à près de quarante ans de violences qui ont fait plus de 800 morts, dans un communiqué de l'organisation clandestine envoyé à plusieurs médias, dont la télévision basque. Dans son communiqué, ETA déclare que cette trêve sera effective à dater du vendredi 24 mars, et qu'elle serait “permanente”. L'authenticité de cette annonce ne pouvait pas être vérifiée dans l'immédiat mais l'ETA utilise souvent des médias basques pour faire ses déclarations. L'objectif du cessez-le-feu est de “promouvoir un processus démocratique au Pays basque et de bâtir un nouveau cadre dans lequel nos droits en tant que peuple seront reconnus”, précise le communiqué. L'ETA “appelle les autorités espagnoles et françaises à répondre positivement à cette nouvelle situation, en abandonnant leurs manières répressives”. Les spéculations sur un éventuel adieu aux armes de l'ETA se multipliaient ces derniers mois, en dépit d'une vague récente d'attentats de petite envergure visant des entreprises au Pays basque. Le mois dernier, le président du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero s'était dit optimiste quant à la perspective d'une trêve. En mai dernier, le gouvernement socialiste avait offert à l'ETA de négocier en échange de sa renonciation à la violence. Le dernier attentat meurtrier du groupe séparatiste basque remonte à mai 2003, avec la mort de deux policiers dans un attentat à la voiture piégée à Sanguesa.