“La rentrée sociale entre le politique et l'économique, l'économie de marché entre les besoins des citoyens et la pression des groupes d'intérêt, la révision des salaires, sa problématique et ses retombées sur le pouvoir d'achat, les mesures prises entre le développement économique et le front social, la stratégie du gouvernement dans la régulation du marché et la stabilité de l'offre et la demande”. Tels sont les points développés lors d'une conférence de presse animée hier à l'hôtel Safir par la direction du MSP autour du thème “La situation sociale et économique : personnalisation et solutions à l'horizon”, à laquelle ont pris part le président du parti, Abou Djerra Soltani, Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce ainsi que des cadres du parti, des universitaires et experts, notamment dans le domaine économique à l'image de Malek Seraï. Dans son intervention relative à la flambée des prix des produits alimentaires, préoccupation majeure des citoyens devant faire face cette année aux dépenses de la rentrée scolaire coïncidant avec le mois de Ramadhan, le ministre du Commerce ne s'embarrasse nullement en disant que “l'Etat n'est pas responsable de la hausse des prix au niveau des bourses internationales”. Revenant au sujet d'actualité tant alimenté par la pomme de terre, il fera savoir que cette année a été exceptionnelle pour l'Algérie du fait d'un manque important de la production de ce produit. “C'est vrai que le gouvernement est tenu de traiter la problématique et que notre souci reste avant tout d'assurer le meilleur niveau de vie des citoyens, mais il y a des situations auxquelles il faut faire face avec sérénité”. Il étayera son point de vue par la question du lait, précisant que l'Etat a importé en 2006 pour 700 millions de dollars de poudre alors qu'en 2007, ce chiffre est monté à un milliard de dollars. Pour vaincre la crise du lait, M. Djaâboub parle d'importantes importations de vaches laitières. Un chiffre allant de 300 000 à 500 000 vaches pouvant donner jusqu'à 2 000 litres de lait par an. Pour le ministre, il y a nécessité de faire des offres de régulation. “La subvention touchant, entre autres, le lait et le pain n'est pas profitable aux pauvres, elle l'est davantage pour les riches”, dira-t-il. Il a enfin exhorté la presse à sensibiliser dans leurs écrits les commerçants au moment où le Ramadhan est déjà là. Pour Malek Seraï, expert et ancien conseiller à la présidence de la République, les choses se présentent plutôt autrement. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère pour jeter l'opprobre sur ceux qui n'ont pas agi consciencieusement. “Manque de planification durant plusieurs années, insuffisance de cellules de surveillance devant attirer l'attention sur les stocks de sécurité, absence de vision. Le problème de ces pénuries auxquelles on fait à chaque fois face en exploitant les recettes pétrolières”, tels sont les points qu'il a posés. M. Seraï expliquera tout au long de son intervention, très attentivement suivie par l'assistance, qu'il est impératif aujourd'hui que le débat revienne. “Il y a un système financier qui concentre le pouvoir. Rendons donc au fellah ce qui lui revient !” lance-t-il et de revenir à la charge pour accuser “ceux qui manipulent l'information”, recommandant d'innover en termes de rapports entre les responsables. De même qu'il pointe du doigt les groupes occultes à l'origine de la fermeture d'unités de production nationale. “Sur 12 usines de production de tomate concentrée, 9 ont été fermées alors qu'en parallèle, on importe de la tomate fabriquée en Israël sous étiquette tunisienne. L'industrie n'a jamais été aussi malade qu'aujourd'hui.” Le président du MSP, Abou Djerra Soltani, arrivé vers la fin a axé son intervention sur des changements proposés, à savoir que la protection sociale devra laisser la place au développement social, l'allégement des taxes douanières au profit des petites entreprises qui contribuent à l'économie nationale, la révision de la grille des salaires (un nouveau point indiciaire). Sur un air de campagne électorale, M. Soltani propose un nouveau découpage administratif. ALI FARÈS