Le projet de loi de finances 2008 a fait l'objet d'un examen du Conseil de gouvernement hier. Le texte comme l'ensemble des points étudiés lors de la réunion de l'Exécutif ont été présentés, hier, lors d'un point de presse, par Karim Djoudi, ministre des Finances et Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Le texte de loi, qui sera présenté incessamment au Parlement après son examen par le Conseil des ministres, vise à préserver pour Abderrachid Boukerzaza “le pouvoir d'achat des citoyens”, la continuité du financement des programmes de consolidation de la croissance, des Hauts-Plateaux et du Sud ainsi que la mise en œuvre de l'augmentation de salaires initiée pour la Fonction publique. “Le gouvernement a décidé d'en finir avec tous les statuts particuliers pour arriver à appliquer la nouvelle grille des salaires”, affirmera le ministre. Il soulignera d'ailleurs que ce nouveau dispositif vise à corriger le tassement actuel des salaires de la Fonction publique, à valoriser également la compétence et la responsabilité à travers les salaires, mais également à combler le différentiel existant entre la Fonction publique et le secteur économique. L'impact de ce nouveau système de rémunération dans la Fonction publique s'élèvera à 166 milliards de dinars en augmentation de 21,4% dans le budget de fonctionnement. “Le but essentiel est de valoriser la Fonction publique en consacrant une véritable politique des salaires”, précisera le porte-parole du gouvernement. Dans le même registre, cinq projets de décrets présidentiels ont également été examinés et endossés par le Conseil de gouvernement. Ils concernent la mise en œuvre du nouveau système de classification et de rémunération des emplois publics. Le premier concerne les modalités de mise en œuvre des augmentations dans le secteur économique et administratif public, le second porte sur la Fonction publique en général, le troisième sur le régime indemnitaire pour les hautes fonctions de l'Etat, le quatrième porte sur les contractuels. Une fois encore, le projet de loi de finances est basé sur un tarif de référence du baril de pétrole à 19 dollars. “Question récurrente”, selon Karim Djoudi. La dette publique extérieure s'élève à 880 millions de dollars, la dette publique interne à 1 780 milliards de DA. Le Fonds de régulation des recettes a atteint au 30 juin 2007, 3 194 milliards de DA. Le taux de croissance prévisionnel est fixé à 5,8% et le taux hors hydrocarbures est, quant à lui, estimé à 6,8%. L'inflation est, quant à elle, estimée à 3%. Quant au risque d'inflation actuellement observé, le ministre des Finances se veut rassurant. “Nous observons que l'inflation est en deçà des 3%. Certains produits ont connu une forte augmentation, d'autres pas. Nous estimons qu'il y aura une stabilisation de l'inflation liée au rythme de croissance hors hydrocarbures, à la poursuite du démantèlement tarifaire qui réduira les charges d'importation”, dira Karim Djoudi. La loi de finances comporte également une révision de l'impôt sur le revenu global en vue de réduire, selon le ministre, la pression fiscale sur les bas et moyens revenus. La révision porte à la fois sur le taux et sur le nombre de tranches. Par ailleurs, l'Exécutif a également avalisé la modification de la loi relative à l'eau. Cette révision porte sur l'article 14 de la loi qui interdit l'extraction de matériaux alluvionnaires. Le moratoire est reporté jusqu'au 31 août 2008 tel que décidé en conseil interministériel. Samar Smati