En rendant un hommage appuyé au policier mort dans l'exercice de ses fonctions à Batna, Ali Tounsi voulait surtout réhabiliter le sens du sacrifice et du devoir, non seulement au sein des services de sécurité mais, aussi auprès de tout Algérien jaloux de son pays. Lors de la réunion qu'il a eue avec les cadres de la police au siège de la sûreté de Biskra, le DGSN Ali Tounsi a indiqué que “les épreuves par lesquelles nous passons” exigent du policier plus de professionnalisme, de formation et de sacrifice et que les rangs de ce corps sécuritaire doivent être nettoyés des “carriéristes”. “Ceux qui veulent rester dans les rangs de la police doivent se sacrifier. Ils ne sont pas venus pour faire carrière, mais sacrifier leur temps, leur liberté et parfois même leur vie”, avertit-il. Citant l'exemple de l'inspecteur de police Tahar Guettaf mort en compagnie de cinq de ses collègues, alors qu'il tentait de neutraliser le kamikaze de Batna, M. Ali Tounsi rappelle “qu'il avait la possibilité de s'enfuir, mais a estimé que la bombe devait exploser avant l'arrivée du président de la République. Il a sauvé l'Algérie et l'Etat algérien”. Et d'ajouter : “Chacun de vous doit s'adapter aux règles de la profession. Le policier est responsable h24.” Sur le volet de la formation, il précise qu'il ne sera plus question de gravir les échelons sans passer par un stage “comme il a précisé que nul ne doit refuser une formation, pour échapper à une mutation”. Abordant la question du niveau professionnel de la police, il dit que “la gendarmerie et l'ANP étaient un modèle pour nous. Aujourd'hui, dans certains domaines nous les avons même devancées”. Concernant le nouveau statut de la police, il annonce que le secteur bénéficiera d'un budget spécial : “Avec ce statut, l'avenir de la police sera florissant en contrepartie d'un rendement”. Selon lui, trente wilayas du pays commencent à recevoir un matériel moderne : outil informatique, voitures, tenue, armement. Auparavant, le DGSN s'est recueilli à la mémoire du défunt Tahar Guettaf et a rendu visite à sa famille pour lui présenter ses condoléances et lui annoncer qu'il sera promu au rang d'officier à titre posthume et sera concerné par le régime de carrière jusqu'à l'âge légal de la retraite. Le directeur du département de la santé et du social de la Sûreté nationale, M. Hamdane Belarbi, a, lui, donné à la veuve du policier un engagement de versement de 200 000 dinars, en guise de capital décès de la part de la DGSN. Le wali de Biskra, quand à lui, a participé à cette opération de solidarité avec un logement. Très éprouvé par le drame, le père de Tahar Guettaf n'arrivait pas à prononcer un mot. Quant à sa femme, Hanane 27 ans, universitaire, tête baissée, les larmes coulant à flots, elle raconte que son mari était en congé et que pour cette mission il a dû remplacer un collègue à lui. “J'étais chez mes parents à Barika, quand j'ai appris la nouvelle. Je ne m'y attendais pas vraiment car mon mari était dans le renseignement, mais j'avais quand même le cœur serré quand je l'ai vu partir”. Guettaf Tahar, 35 ans, a rejoint l'école de Soummaâ en 2002. Il a laissé derrière lui un garçon âgé d'un an. N. H.