Les animateurs des archs ont balayé d'un revers de la main toutes les spéculations faisant état de l'essoufflement du mouvement. Une étape difficile a été franchie, car le virage était des plus dangereux à négocier : pouvoir marquer le deuxième anniversaire du mouvement citoyen avec une mobilisation plus ou moins intacte. S'il est vrai que la marche noire du 21 mai 2001 n'a pas été rééditée, il n'en demeure pas moins que plusieurs paramètres sont à prendre en considération depuis cette date-là. Le paramètre le plus important reste le manque de moyens d'acheminement des marcheurs vers la ville des Genêts. En effet, depuis la décision du mouvement citoyen de rejeter les élections locales, auxquelles a participé le parti d'Aït Ahmed, les moyens de transport que les APC accordaient aux marcheurs ne sont plus assurés aujourd'hui. C'était le cas, dimanche dernier, dans beaucoup de localités gérées par le FFS, mais aussi dans d'autres dirigées par des secrétaires généraux, à l'exemple de l'APC de Fréha. Le secrétaire général de cette APC, qui est d'ailleurs derrière l'arrestation de Rachid Allouache, délégué de cette commune, a carrément refusé d'octroyer le bus communal aux marcheurs pour pouvoir se déplacer au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ce qui a contraint les citoyens de cette région à improviser une marche locale. La CADC a rendu publique une déclaration, hier, afin de saluer la mobilisation citoyenne et mettre le pouvoir devant ses responsabilités. “La double commémoration du 23e anniversaire du Printemps berbère et du 2e anniversaire du Printemps noir a été l'occasion pour la dynamique citoyenne de dire son mot et de démontrer sa détermination à faire aboutir ses revendications en dépit des manœuvres sournoises et des plans de normalisation orchestrés par le pouvoir usurpateur et clandestin, relayé par les indus élus”, lit-on dans la déclaration. “L'engagement est toujours indéfectible et la mobilisation citoyenne reste entière. A travers sa formidable adhésion, la population de Kabylie a donné une leçon cinglante et une réponse péremptoire au pouvoir maffieux et assassin et à ses auxiliaires qui tablaient sur l'essoufflement du mouvement citoyen et la capitalisation du bastion du combat démocratique en Algérie”, lit-on encore. Après avoir qualifié de provocation la libération de l'assassin de Guermah Massinissa, la CADC a salué l'extraordinaire mobilisation de ce 20 avril et a rappelé “encore une fois son attachement irréversible à la cause citoyenne et aussi son exigence de la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur et la libération des détenus politiques du mouvement citoyen”. K. S.