Après l'Indonésie, c'est au tour du Pakistan de se doter de textes juridiques permettant de faire face à la vague terroriste qui touche plusieurs pays d'Asie. La lutte antiterroriste fait tâche d'huile dans le continent asiatique. Le Pakistan emboîte le pas à l'Indonésie et s'apprête à promulguer une nouvelle loi antiterroriste. Le nouveau texte juridique élargira les prérogatives de la police. Il s'agit d'une ordonnance présidentielle que promulguera le énéral Pervez Musharaf bientôt. Son entrée en vigueur prolongera la période de garde à vue, fixée à trois mois actuellement, à un an sans jugement. Ainsi, la police et les autres forces de sécurité pakistanaises pourront détenir les extrémistes religieux pendant une année et vérifier les lieux de leur famille. L'ordonnance antiterroriste 2002 facilitera l'arrestation de toute personne suspectée de lien avec les organisations terroristes ou sectaires interdites ou pas. Pour réduire les risques d'attentats, la nouvelle loi stipule : “Les suspects se verront interdits de visite de lieux publics, tels les cinémas, les gares de chemin de fer, les aéroports ou les hôtels.” Musharaf met ainsi à exécution sa promesse de réduire le terrorisme et le fanatisme, faite lors de sa prise de pouvoir il y a trois années. En Indonésie, les choses s'accélèrent avec la détention formelle du responsable de la Jamaâh islamiyah. Son hospitalisation vendredi près un malaise, n'a pas empêché la police de procéder à son arrestation samedi tout le gardant à l'hôpital. Il pourra être gardé à vue pendant trente jours, à partir de la date de sa sortie d'hôpital, conformément à la loi en vigueur en Indonésie. La police, qui privilégie la piste d'une attaque menée par un commando local avec l'aide du réseau Al Qaïda, veut interroger Abubakar Bashir sur ses liens avec le koweïtien Omar Al-Farouk, présenté comme le représentant de l'organisation de Ben Laden en Asie du Sud-Est. Ce dernier avait, selon les Américains, impliqué le chef de la Jamaâh Islamiyah dans la série d'attentats à la bombe contre des églises en Indonésie à l'occasion des fêtes de Noël 2000, et qui avaient fait 18 morts. Enfin, les dernières investigations de la police indonésienne ont abouti à la conclusion que l'attentat de Bali a été perpétré à l'aide de trois bombes. Deux ont été placées près de la discothèque “Sari Club” et la troisième à l'intérieur d'un bar proche le “Padi Club” à proximité d'un disc-jockey. Les précédentes informations faisaient état que deux explosions, dont l'une massive, causée par une voiture piégée. K. A. Dernier bilan 187 morts • Le nombre de personnes dont le décès a été confirmé après l'attentat de Bali est monté dimanche à 187 avec la mort d'une femme balinaise décédée lors d'un vol vers l'Australie où elle devait être soignée, selon un nouveau bilan de source médicale. “Nous avons été informés que l'une des trois blessées, qui avaient été évacuées en avion vers l'Australie pour y subir des soins, est morte en vol”, a indiqué Wiyergita de l'hôpital général de Sanglah. Selon cette source, la victime, qui souffrait de brûlures sur une grande partie de son corps, avait subi plusieurs opérations et se trouvait dans un état stable lorsqu'elle est partie pour Perth (Australie). Après l'attentat du 12 octobre, beaucoup de corps retrouvés sur les lieux de l'explosion, suivie d'un incendie, étaient carbonisés ou déchiquetés, ne permettant pas une identification. Le bilan officiel apparaît donc comme très probablement inférieur au nombre réel des décès. Hier matin, seulement 48 corps avaient été identifiés, selon une autre source hospitalière. À l'hôpital général de Sanglah, 23 médecins indonésiens travaillent 24 heures sur 24 avec 39 médecins venus d'Australie, de Hong Kong, de Suisse, de Suède, de Finlande, du Japon et de Taiwan pour tenter d'identifier les restes des victimes.