Le coordinateur principal des comités de soutien au Président, le député FLN Amar Saïdani, a annoncé la candidature de l'actuel chef de l'Etat à la présidentielle 2004 en tant que candidat indépendant. Abdelaziz Bouteflika est candidat à la présidentielle 2004. C'est le coordinateur principal des comités de soutien à son programme, Amar Saïdani, qui l'a annoncé jeudi dernier. Réunissant les coordinateurs des wilayas du Centre et les membres du bureau de la coordination au Centre de formation professionnel (CFPA) de Blida, Amar Saïdani a surpris l'assistance en déclarant : “Le Président va briguer un second mandat”. “Il se portera donc candidat à la présidentielle 2004”, ajoute-t-il. Pour ceux qui peuvent ne pas prendre au sérieux l'annonce en question, Saïdani dira sur un ton tranché : “Il ne faut avoir aucun doute sur la candidature du Président pour 2004”. “Bouteflika n'est pas un déserteur, il se présentera eu égard aux questions nationales qui restent en suspens”, conclut-il. Le Président va briguer un second mandat Le coordinateur principal s'est voulu offensif à cette occasion en martelant sur un ton des plus graves : “Nous frapperons même avec le bâton pour que Bouteflika réussisse”. “Nous ne sommes pas des medahate, nous avons des données sur le bilan du Président et s'ils veulent la confrontation, nous sommes prêts”. Par ailleurs, Amar Saïdani n'a pas cessé de marteler que le bilan du Président est “positif”. “Nous avons la conviction que son bilan et sa gestion aux affaires du pays depuis quatre ans sont franchement positifs à tout point de vue”, a-t-il déclaré. Cependant, il n'a pas apporté d'arguments dans ce sens. Il s'est contenté, en effet, de souligner que le Président a amélioré l'image de l'Algérie à l'étranger et a ramené la paix via la concorde “nationale”. L'orateur n'a pas évoqué les questions nationales sur lesquelles le chef de l'Etat s'est illustré par une mauvaise gestion. Les dossiers liés à la réforme de l'école, de la justice, de l'administration sur lesquels Bouteflika s'était engagé et par rapport auxquels il a reculé n'ont pas été cités par l'orateur. Le marasme social qui n'a cessé de s'aggraver au point où l'UGTA a paralysé le pays les 25 et 26 février dernier, n'a pas été non plus évoqué. Tout comme, l'orateur a passé sous silence la gestion désastreuse de l'actuel chef de l'Etat des conséquences des inondations de Bab El-Oued qui ont fait un millier de morts. Saïdani a également préféré se taire sur la crise en Kabylie. Il a omis, en effet, de souligner l'aggravation de la crise, notamment à travers les déclarations belliqueuses du Président et de son ministre de l'Intérieur. La 5e année du mandat de Bouteflika sera consacrée au travail interne A une année de l'expiration de son mandat, le président Bouteflika mettra le “paquet” sur l'action de proximité dans le pays. C'est ce qu'a affirmé M. Saïdani qui exprime le souhait de voir Bouteflika parvenir à résoudre les problèmes du pays d'ici à la fin de son mandat. Dans ce cadre, la préparation de la présidentielle 2004 est présentée comme “très difficile” par l'intervenant. “Ce n'est pas pour vous faire peur, mais il faut que vous sachiez que la mission est très difficile et que si vous n'avez pas la conviction en notre Président, il vaut mieux quitter dès maintenant les rangs de la coordination”. “On peut être 10, 20 ou 100 avec lui, mais nous le soutiendrons”. “Nous sommes un instrument électoral, nous devons nous préparer de la meilleure manière qui soit pour porter la candidature de Bouteflika à la magistrature suprême”. Confusion entre concorde civile et concorde nationale L'orateur a sciemment entretenu la confusion entre deux concepts : la concorde civile et la concorde nationale. En ce sens que Saïdani n'a pratiquement à aucun moment évoqué la concorde civile, se contentant de vanter les mérites de la concorde nationale qui, selon lui, a ramené la paix. La presse doit aider… par le silence “Bouteflika est un Président à tout point de vue”, lancera Saïdani à l'assistance avant d'ajouter : “Bouteflika cesse d'être Président lorsqu'il s'attaque au journal d'un tel ou d'un tel”. “Demandez aux étrangers si Bouteflika est un président. Ils vous diront tous qu'il l'est. Mais chez nous, quelques gamins viennent chahuter pour dire non ! Bouteflika n'est pas un président”. “Au lieu que ces gens-là aident le Président avec leur silence, ils se mettent à le critiquer”. “C'est de la jalousie”, pense Saïdani. Les comités de soutien courtisent l'armée Le coordinateur principal des comités de soutien au programme du Président n'a pas tari d'éloges à l'endroit de l'armée. Il a, en effet, soutenu que “la plus importante des institutions de l'Etat, c'est l'armée”. Selon lui, l'armée est “la seule institution qui demeure debout malgré toutes les attaques dont elle a fait l'objet”. “Pendant longtemps des gens ont tenté d'accuser l'armée d'avoir été derrière les massacres à travers le “qui tue qui ?” et en envoyant des ONG en Algérie pour enquêter sur les auteurs des attentats”. Amar Saïdani défie les faits en affirmant : “Bouteflika a protégé l'armée et depuis sa venue personne ne l'a accusée et personne ne peut l'attaquer maintenant”. “L'institution militaire gagnerait à soutenir Bouteflika, car il est le seul capable de la protéger”. Il faut impliquer les partis Amar Saïdani prétend que sa coordination contient des éléments du FLN, du RND, du PT et du MSP. Mais à aucun moment ces partis n'ont fait référence à la coordination. Mieux, certains partis à l'image du RND rejettent totalement cette structure en la qualifiant de “folklore”. L'intervenant dira, en outre, que son organisation ne fait pas de politique et soutiendra que les “membres du FLN, RND, PT et MSP au sein de la coordination font de la politique au sein de leur parti en essayant de convaincre les leurs de soutenir le Président”. “C'est selon notre force de persuasion”, dira-t-il. Saïdani dit, par ailleurs, qu'il n'y a aucun “désaccord” entre le Président et les partis de la coalition. “Pour ceux qui ne soutiennent plus le Président, ils n'ont qu'à quitter le gouvernement et rejoindre l'opposition”, recommande-t-il. Bouteflika ne sera pas le candidat du FLN “Bouteflika se présentera comme candidat indépendant. Il ne sera pas le candidat du FLN”, a indiqué, jeudi dernier, Amar Saïdani dans un point de presse au terme de la rencontre des coordinations du centre. La raison ?” “Le FLN a une instance [le congrès extraordinaire, NDLR] chargée de se prononcer sur la présidentielle et personne ne peut dire ce qu'elle décidera”, reconnaît l'orateur. N. M.