Si l'intronisation de Nicolas Sarkozy au palais de l'Elysée a ouvert une nouvelle page dans les relations entre les deux pays qui plaident dorénavant en faveur de rapports “pragmatiques”, la conception, apparemment trop rigide, que se fait Paris de ces rapports ne semble pas agréer Alger. En affirmant à Paris, devant les parlementaires français, qu'il y a “plus de commerce que d'investissements et il y a encore moins de degré de liberté pour les échanges humains” entre l'Algérie et la France, le ministre des Affaires étrangères, M. Medelci, a mis le doigt sur la nature réelle des relations entre Paris et Alger. Le propos résume, en effet, et à lui seul, cette frilosité qui caractérise les investissements français en Algérie, malgré les nombreux appels des autorités algériennes et les facilitations accordées aux IDE. Si l'intronisation de Nicolas Sarkozy au palais de l'Elysée a ouvert une nouvelle page dans les relations entre les deux pays qui plaident dorénavant en faveur de rapports “pragmatiques”, la conception, apparemment trop rigide, que se fait Paris de ces rapports ne semble pas agréer Alger. Bien que traînant derrière elles un lourd contentieux historique remontant à la colonisation, les relations entre Paris et Alger ne peuvent se suffire d'opérations purement commerciales dépouillées de toute cette riche et dense atmosphère d'échanges humains entre les deux rives. La déclaration du chef de la diplomatie algérienne tend, vraisemblablement, à inciter, motiver, encourager les hommes d'affaires de l'Hexagone à venir fructifier leur argent de ce côté-ci de la Méditerranée. Mais, en face, et pour le moment, ces mêmes industriels ne semblent percevoir l'Algérie que comme un marché pour les marchandises qu'ils produisent en France ou ailleurs. L'exemple du feuilleton Renault, le célèbre constructeur français qui a préféré installer ses usines au Maroc, est des plus éloquents de cette perception de la nature des rapports entre les deux pays. Bien évidemment, comme la nature a horreur du vide, ce sont les investisseurs d'autres pays, qui ne sont pas toujours des partenaires traditionnels de l'Algérie, qui sont attirés par les énormes potentialités qu'offre le marché algérien en pleine mutation. Medelci a donc voulu mettre à profit son déplacement à Paris pour tenter de secouer le milieu d'affaires français et exprimer, ainsi, à ses vis-à-vis les attentes algériennes de la visite d'Etat que devrait effectuer prochainement à Alger le président français qui, pour la circonstance, serait accompagné d'une forte délégation du patronat de son pays. H. S.