Sidi-M'hamed et Alger-Centre, deux communes riches, voisines et complémentaires du centre de la capitale. Leur point commun : 100 000 habitants chacune, transitées par près d'un million de visiteurs par jour, abritant les plus grandes institutions du pays, importantes recettes fiscales. Leur divergence : l'une d'obédience FLN (Sidi-M'hamed) l'autre (Alger-Centre) RND. Les deux partis tiennent, en effet, chacun les rênes des décisions qu'ils gardent jalousement avec une petite longueur d'avance pour le RND présent au niveau d'Alger-Centre depuis la création du parti en 1997. Issu de la même génération d'après l'Indépendance, les deux maires Mokhtar Bourouina et Tayeb Zitouni sont universitaires, militants intègres de leurs partis respectifs, et adhérents pleinement à la cause du peuple sahraoui puisqu'ils font partie du Comité national de soutien à l'indépendance de ce pays qu'ils ont défendue dans les rencontres internationales. Les élections de jeudi n'ont pas apporté grand-chose dans le remaniement. Les deux partis ont conservé chacun sa suprématie. La majorité a été raflée par le FLN à Sidi-M'hamed consacrant du coup le maire sortant comme futur P/APC pour le prochain mandat. La bataille a été rude, faut-il le dire. Pour les citoyens de cette commune, c'est une victoire logique attribuée essentiellement à un certain nombre de projets lancés durant le mandat expiré. Il s'agit, en effet, de projets structurants dont le coût a été estimé à plus de 150 milliards de centimes destinés au réaménagement de la commune, comme le grand boulevard Aïssat-Idir, le marché Ali-Mellah, le site Bobillot pour ne citer que ceux-là. Des réalisations appelées à donner un nouveau look à la commune et dont les mutations ont commencé depuis trois ans avec le jet d'eau, la trémie de l'hôpital Mustapha-Pacha, la réorganisation du plus grand marché d'Alger Ali-Mellah, l'éradication des marchés informels à Ferhat-Boussaâd (ex-Meissonnier) et à la rue Bichat. La population a témoigné sa reconnaissance à l'assemblée sortante pour la prise en charge d'opérations d'utilité publique comme la réfection du réseau d'assainissement dans les groupes HLM, soutien et aide au mouvement associatif, aménagement dans les mosquées, travaux de réfection des écoles primaires, etc. Lors de la dernière campagne, Mokhtar Bourouina a pris des engagements de s'occuper des problèmes de la jeunesse, des mal-logés, de la situation des travailleurs, de la mairie. C'est de tout cela et bien d'autres préoccupations des citoyens qu'il restera redevable. Pour Tayeb Zitouni, ce jeune maire à son troisième mandat, son atout réside dans le fait qu'il a eu à mener à bien une mission, et pas des moindres, à savoir le relogement de milliers de familles dont les habitations étaient touchées par la vétusté et le séisme de 2003. Sa popularité, il la doit aussi à l'intérêt porté à la jeunesse. Au mois de septembre dernier, pas moins de 200 locaux commerciaux inscrits dans le cadre de la création de microentreprises ont été attribués. Le maire d'Alger-Centre s'était assigné l'objectif d'éradiquer l'occupation des terrasses et des caves. Des centaines de logements achetés à Saoula, Mahelma et Aïn Naâdja ont permis de redonner la dignité aux familles qui ont souffert le calvaire durant des années. Les centaines de marques de sympathie exprimées par les citoyens le jour même du vote montrent en tout cas que la cote de Tayeb Zitouni n'a pas baissé d'un iota. La majorité des voix revenant au RND prouve que la population d'Alger-Centre a fait son choix. Ali Farès