Le directeur de l'établissement a expliqué le recours à la concession de la gestion du terminal aux sociétés étrangères par “l'incapacité du port à assurer une gestion optimale du terminal et à réaliser le développement économique escompté”. Le directeur général du port d'Alger a affirmé, hier, que les négociations entamées avec les Emiratis à propos de la gestion du terminal à containers de l'établissement se poursuivent toujours. La déclaration de M. Abdelhak Berouaï confirme donc que le processus de discussions avec les responsables de la société Ports de Dubaï ne s'est pas arrêté, bien que pour le moment on semble apparemment loin de conclure cette opération. Le directeur du port de la capitale a tenu de nouveau des propos qui tendent à rassurer le partenaire social qui demeure jusqu'ici opposé à toute action de privatisation des activités de l'établissement. “Le port d'Alger ne sera pas privatisé, et la gestion du terminal des containers, régie par le code du commerce, fait l'objet de négociations entamées avec la société émiratie des Ports de Dubaï, dans la perspective de lui confier la gestion par concession”, a-t-il, en effet, indiqué avant-hier sur les ondes de la radio El-Bahdja. Le premier responsable de l'Entreprise du port d'Alger préfère donc employer le concept de concession et non de privatisation pour, apparemment, ne pas choquer les travailleurs du port et, à leur tête, les syndicalistes qui ne veulent pas entendre parler du désengagement de l'Etat de ces activités portuaires. Pourtant, le directeur du port a clairement relevé que l'entreprise qu'il dirige n'a d'autre choix que celui d'opter pour un partenariat de ce type pour faire face aux exigences de développement de l'établissement et d'amélioration des prestations fournies aux clients. L'invité d'El-Bahdja a ainsi expliqué le recours à la concession de la gestion du terminal aux sociétés étrangères par “l'incapacité du port à assurer une gestion optimale du terminal et à réaliser le développement économique escompté” , d'autant, a-t-il dit, que “nous ne disposons pas des moyens nécessaires de gestion qualitative, notamment en l'absence des outils modernes répondant aux exigences internationales en la matière”. Pour lui, l'organisation inadaptée et la mauvaise gestion du terminal des containers se reflètent par les délais prolongés de déchargement des cargaisons des navires, qui dépassent parfois 5 jours, a-t-il soutenu, avant de déplorer les pertes financières importantes induites par la mauvaise gestion des containers qui demeurent en souffrance au niveau du port, parfois plus de 50 jours. Le partenariat étranger permettra, selon le directeur du port, de réduire considérablement les délais d'enlèvement des containers au niveau de l'aire portuaire. M. Berouai a abordé, en outre, d'autres problèmes auxquels est confronté le port d'Alger, notamment l'insuffisance des moyens et la capacité limitée, “ce qui s'avère un véritable handicap pour l'économie nationale”, rappelant notamment que le port ne peut accueillir les navires de grandes dimensions (plus de 150 m de long). L'invité d'El-Bahdja a annoncé, à cette occasion, que le nombre de containers qui transitent par le port passera de 500 000 à 800 000 par an à l'horizon 2015, soit 80% des marchandises, à l'exception du blé et des hydrocarbures, ce qui, d'après lui, “contribuera à augmenter les bénéfices de l'entreprise”. Le responsable a, par contre, tenu à rassurer les 3 200 travailleurs du port que “cette opération de partenariat n'engendrera pas le licenciement de travailleurs et n'aura aucune incidence sur leurs salaires”, tout en invitant ces derniers à redoubler d'effort et à faire valoir leurs compétences professionnelles. Il a, par ailleurs, mis en exergue l'un des problèmes qui se posent pour l'entreprise, à savoir celui des containers abandonnés depuis des années et qui entravent sérieusement le trafic portuaire. Leur nombre, d'après M. Berouai, a atteint depuis 2005, 1 200 containers du fait, notamment, “de la lenteur des procédures administratives”. Soulignant “la nécessité d'agrandir, de réaménager et de renforcer les capacités d'accueil du port”, M. Berouaï a déploré les agissements de nombreux importateurs qui font de fausses déclarations concernant le contenu des containers, qui s'avère souvent, après vérification via le scanner, des boissons alcoolisées, des cigarettes et des produits pyrotechniques. À propos du transport des voyageurs, qui fera l'objet d'une réorganisation, le directeur général du port d'Alger a affirmé que “le nombre de voyageurs passera de 370 000 à 500 000 personnes par an au cours de la prochaine décennie”, tout en rappelant la réalisation cette année d'un nouveau quai pour les voyageurs et l'étude en cours concernant l'élargissement de la gare maritime. H. SaIdani/APS