L'initiative 5+5 prend de l'épaisseur avec la mise en place et l'exécution de programmes de coopération concrets. L'actuelle réunion, qui se déroule depuis hier en Italie, verra encore la participation des responsables de la défense des deux rives de la Méditerranée occidentale avec en prime la proposition italienne de création d'un centre virtuel régional de surveillance maritime (V-RMTC), un réseau d'échange d'informations sur le trafic en Méditerranée. L'Algérie est représentée par le ministre délégué auprès du ministère de la Défense, le général Abdelmalek Guenaïzia. La ville de Cagliari en Sardaigne, qui abrite cette quatrième réunion de l'initiative 5+5, sera le lieu où seront consacrées les avancées enregistrées dans la coopération entre les cinq pays méditerranéens de l'Europe occidentale, l'Espagne, la France, l'Italie, Malte et le Portugal et ceux de la rive sud, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. En plus d'être un forum, un cadre de dialogue sur la coopération, l'initiative 5+5 est également un cadre d'action concertée surtout en matière de sécurité aérienne après les attentats du 11 septembre. De l'échange d'informations entre les différents Etats, il est proposé une standardisation des procédures avec des exercices afin de réduire les risques et dommages liés au terrorisme. Des exercices conjoints pourraient être programmés pour adapter les techniques militaires pour d'éventuelles interventions. Ce dialogue ne se fixe pas uniquement des objectifs militaires, mais s'étend à tout ce qui a trait à la sécurité, la paix et l'environnement en Méditerranée. Les exercices opérationnels et les séminaires qui sont au centre de l'initiative sont le support du programme principal qui s'étend au domaine maritime, aérien et environnemental. La surveillance maritime, la recherche et le secours (SAR), l'échange d'informations sur le trafic en Méditerranée et la lutte contre la pollution sont les principales tâches que s'assignent les 10 pays dans le domaine maritime. Des exercices de sauvetage en haute mer ont déjà été faits. Avec le phénomène de l'immigration clandestine par voie maritime, les forces militaires des 10 Etats sont sollicitées plus que jamais pour venir en aide aux radeaux de fortune qui traversent la Méditerranée régulièrement. D'où la proposition italienne de créer le centre virtuel régional d'informations. Ce cadre propose également une coopération dans le déminage. Domaine qui jusque-là demeure prisonnier de politiques et de lectures qui entravent sa réalisation. Ainsi, même si la Méditerranée demeure exempte de mines, les pays de l'initiative, notamment l'Algérie, continuent de mener seuls les opérations de déminage au niveau terrestre. La sécurité aérienne, depuis les attentats américains du 11 septembre, bénéficie d'une attention particulière. En plus de l'échange d'informations, l'accent a été mis sur les réunions, séminaires pour permettre le partage des expériences, établir des contacts pour parer à toute éventualité. Des exercices militaires sont prévus dans ce volet. Ce qui cadre avec les objectifs de l'initiative 5+5 qui sont l'interopérabilité et la standardisation des procédures dans les différents pays. L'année 2007 présidée par la France est caractérisée par les perspectives annoncées, celles du contrôle des activités illicites, la protection de l'environnement, notamment la pollution maritime — les marées noires —, la médecine militaire et le soutien en cas de catastrophe. Ce dernier point vient en renfort aux activités de la Protection civile. Par ailleurs, la France a proposé, dans ce cadre, la création d'une école 5+5 des cadres de la défense. Proposition qui sera peut-être, au même titre que l'italienne, discutée lors de cette quatrième réunion. Djilali B.