Le surplus fiscal s'est élevé à 27 500 milliards de centimes en 2002. “Sur la base de données encore provisoires, l'analyse comparée des seconds semestres des exercices 2001 et 2002 indique une tendance à l'amélioration des principaux agrégats économiques et financiers et au confortement de la position extérieure du pays.” C'est ce qui ressort de la note de conjoncture du second semestre 2002 publiée par le ministère des Finances. En effet, les équilibres internes et externes au cours de l'année 2002 se sont caractérisés par un solde global du Trésor qui dégage un excédent de 886 millions de DA, malgré la progression sensible des dépenses publiques, aussi bien dans leur composante de fonctionnement que d'équipement, dont les accroissements respectifs ont été de 22,6% et de 26,7% en 2002. En dépit aussi du recul de 2,2% du produit global de la fiscalité pétrolière qui s'est établie à 942,4 milliards de DA, contre 964,5 milliards de DA en 2001. Le ministère des Finances souligne tout de même l'amélioration des recouvrements de la fiscalité ordinaire qui ont progressé de 20,2% (660 milliards de DA en 2002 contre 549 milliards de DA en 2001) qui, conjuguée au solde sensiblement positif des comptes d'affectation (+89,8 milliards de DA), a contribué au rétablissement de l'équilibre constaté en matière de finances publiques. Le texte du ministère des Finances parle d'un fléchissement de la tension inflationniste apparue en 2001, année au cours de laquelle le taux d'inflation a atteint 4,2%. Ce taux, en 2002, a été circonscrit dans la limite de 1,4%. Il évoque par ailleurs une dépréciation du dinar par rapport à l'euro (de 8,2% plus significative que celle par rapport au dollar américain qui est de 3,2%), en relation avec l'appréciation de la monnaie européenne par rapport à celle des Etats-Unis d'Amérique. Le ministère des Finances précise que si l'effet de ces dépréciations n'a pas été perceptible sur les prix de la plupart des produits importés, notamment de la zone “euro”, en raison du fait que la réforme tarifaire mise en œuvre en 2002 a eu un effet modérateur, l'évolution du taux croisé dollar US/euro a eu un impact sur l'encours de la dette extérieure. Du coup, l'encours de la dette extérieure est plus élevé que prévu, de 500 millions de dollars US, atteignant 23,1 milliards de dollars US à fin décembre 2002 contre 22,6 milliards de dollars US à fin décembre 2001, s'expliquant par l'évolution du taux croisé dollar US/euro, d'une part, et par le passage de 0 (zéro) à 847 millions de dollars US des crédits financiers-crédits bail, d'autre part. En revanche, les réserves brutes de change ont augmenté pour atteindre 23,10 milliards de dollars US à fin décembre 2002, contre 17,96 milliards de dollars US à fin décembre 2001. Le fonds de régulation des recettes a été crédité de 26,5 milliards de DA à fin décembre 2002 contre 123,9 milliards de DA à fin 2001, faisant passer son reliquat après prélèvements à 249,0 milliards de DA en 2001 et à 275,5 milliards de DA en 2002. Selon la même source, la croissance économique enregistre une progression de 2 points de pourcentage par rapport à 2001. Cette croissance, appréhendée à travers l'évolution en volume du produit intérieur brut, passe de 2,1% en 2001 à 4,1% en 2002 (malgré le recul de 1,3% de la valeur ajoutée du secteur agricole). Hors hydrocarbures et hors agriculture, la croissance, en volume du PIB, a atteint 5,2%, traduisant ainsi la relance des activités dans le BTP (+8,2%), les services (+5,3%) et dans une moindre mesure dans l'industrie (+2,9%), du fait des insuffisances du système d'information qui tendent, naturellement, à masquer le poids réel du secteur privé. L'indice de la production industrielle du secteur privé a connu une croissance de l'ordre de 7% pour l'année 2002 grâce notamment aux secteurs des matériaux de construction et des ISMME. La situation du secteur industriel public a été caractérisée par une quasi-stabilité de l'indice de production estimé à (+0,4%). Globalement, la hausse de l'indice de production du secteur public industriel hors hydrocarbures a été engendrée notamment par les évolutions enregistrées par les mines et carrières (+7,6% avec +16,6% pour la branche “extraction de pierres, argile et sable”), les industries des bois et papier (+7,6% dont notamment +10,2% pour la branche “menuiserie générale, biens intermédiaires en bois” et +15,3% pour la branche “ameublements”), les matériaux de construction (+7,4%) et les ISMMEE (+ 6,7%). Tous ces secteurs et branches ont été fortement sollicités par le Programme de soutien à la relance économique (PSRE). Sur la base de ces résultats, la croissance en volume du secteur industriel (public et privé) se situerait à +2,9% en 2002. M. R.