La privatisation de Socothyd a été, encore une fois, repoussée, si l'on en juge par la décision du Conseil de participation de l'Etat (CPE) qui a estimé dernièrement que “les offres des soumissionnaires pour la reprise de l'entreprise sont encore insuffisantes”, recommandant ainsi à la Société de gestion des participations (SGP) Gephac, propriétaire de l'entreprise, de “poursuivre les négociations pour obtenir de meilleures conditions”. Le CPE fait allusion notamment à la société jordanienne, Vapco, et à l'entreprise SNC Doudah, intéressées par le rachat de Socothyd. Ces deux dernières ont offert ensemble plus de 1 milliard de DA pour la reprise de cette entreprise qui emploie plus de 600 travailleurs et se sont engagées à investir plus de 1 350 milliards de centimes pour le développement des activités ainsi que la création de 250 emplois supplémentaires. Vapco est une entreprise jordanienne implantée au Moyen-Orient, elle est spécialisée notamment dans le médicament et possède plus de 4 usines semblables à celle de Socothyd. Elle est implantée en Algérie, à Boumerdès, grâce à son partenaire SNC Doudah, un groupement d'entreprises exerçant dans divers secteurs d'activité, notamment dans l'importation des herbicides, des insecticides et autres produits agricoles. Même si l'offre de ces deux entreprises paraît intéressante, en tout cas meilleure que les propositions précédentes, elle est loin de faire l'unanimité aussi bien chez les cadres dirigeants que chez les représentants des travailleurs. Ces derniers, tout comme les cadres, ont toujours souhaité que la reprise de Socothyd se fasse à la valeur de son actif net. Or, cet actif net est de 630 681 millions de DA auquel il faut ajouter un stock de matières premières et pièces de rechange évalué à 650 683 millions de DA, sans parler du patrimoine immobilier évalué à 128 millions de DA correspondant à 85 345 m2 de terrain, dont 26 863 m2 bâtis situés en plein centre-ville, dans une zone hautement sécurisée. Ainsi, l'entreprise est évaluée à près de 2 000 milliards de centimes avec, en plus, un nom, une référence et un label qu'elle détient depuis 7 ans, affirme son P-DG, M. Mustapha Achaïbou, qui a précisé que l'entreprise vient juste de passer avec succès son “examen” pour le renouvellement de ses certificats Iso 9000/2000 et iso 13 485/2003. Ainsi, Socothyd est maintenue pour plusieurs années encore dans la cour des grands, affirment avec fierté les représentants des travailleurs et les cadres de l'entreprise. Pour rappel, Socothyd occupe 80% des parts de marché dans la production du tissage, de la gaze, d'articles d'hygiène divers et surtout de la bande plâtrée. Un produit lancé il y a un peu plus de deux ans à coups de millions de dollars et qui a réduit considérablement la facture de l'importation et soulagé les hôpitaux. Par ailleurs, on estime, selon les prévisions attendues, que le chiffre d'affaires de Socothyd atteindra près de 1 300 milliards de centimes en 2008. M. T.