Le tourisme saharien a connu son apogée surtout durant le dernier trimestre de l'année 2007 avec une affluence record de plus de 12 000 touristes étrangers, soit une hausse de 20% par rapport à la même période de l'année dernière, selon le département ministériel chargé de ce secteur. Dans l'ensemble, les flux importants enregistrés depuis l'ouverture de la saison touristique (hiver-printemps), notamment dans les pôles sahariens, ont confirmé le regain d'intérêt des marchés internationaux pour la destination Algérie, a estimé lundi le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme dans un communiqué. L'apogée de ces flux se situe durant les vacances de fin d'année et plus particulièrement dans les régions du Tassili N'Ajjer (Djanet) et du Tassili Ahhagar (Tamanrasset) qui “s'imposent désormais comme des attraits de notoriété mondiale dans le domaine du tourisme d'aventure et de dépaysement”, a-t-on relevé. Ces deux régions sont desservies par quatre charters par mois, en plus des touristes voyageant par vols réguliers et/ou transitant par les frontières, selon le ministère. D'autres régions sahariennes du pays attirent également de plus en plus de touristes comme Ghardaïa, qui a accueilli récemment un rallye, Raid moto international, et Beni Abbès (Adrar), qui vit au rythme du marathon des dunes durant les vacances de fin d'année. Ceci pour dire que le tourisme saharien en Algérie, qui renaît avec le retour de la sécurité, notamment, n'a pas usurpé son statut de “véritable vecteur de développement” d'un secteur en pleine mutation, selon ses promoteurs. Ce secteur constitue, selon ces experts, le nouveau moteur de développement, de soutien à la croissance et le vecteur d'avenir de l'économie nationale, eu égard à ses effets sur les autres secteurs et son potentiel de création de richesses, d'emplois et de générateur de revenus durables. L'absence d'une stratégie et d'une politique dans ce domaine avait, pendant longtemps, pénalisé l'Algérie sur le plan du tourisme international. Dans ce cadre, et pour pallier ce déficit, un cadre stratégique de référence a été mis en place par l'élaboration d'un schéma directeur d'aménagement touristique à l'horizon 2025. Or, face aux insuffisances des structures d'hébergement et de restauration, et du niveau de pénétration des nouvelles technologies de l'information (TIC), les pouvoirs publics s'attellent à mettre en œuvre les instruments et les structures adéquats visant à les corriger. Parmi ces insuffisances, de nombreux experts ont relevé le manque d'une main-d'œuvre qualifiée pour garantir une relève de qualité, d'autant que 40% du personnel du secteur, soit 5 000 travailleurs, sont âgés de plus de 45 ans. À ce titre, les responsables du secteur sont appelés à œuvrer pour mieux adapter les programmes de formation aux métiers du tourisme, notamment dans certaines spécialités comme le “guide du Sud”, qui constitue, selon ces mêmes experts, un manque à gagner pour le secteur. Les prochaines assises nationales du tourisme, qui devraient également aboutir au lancement de projets de création de pôles d'excellence et de nouvelles villes touristiques adaptées aux spécificités de chaque région du pays, focaliseront par ailleurs sur les insuffisances relevées. L'accent sera mis aussi sur l'importance de mettre en place une stratégie susceptible de gérer le financement des projets touristiques par la création d'un fonds d'investissement public, en facilitant l'octroi de crédits à long terme au profit des investisseurs et en développant les opérations de commercialisation touristique. Un appel sera, par ailleurs, lancé pour associer les parties concernées, à savoir les experts, la société civile et les collectivités locales, pour recenser les difficultés qui entravent le développement du secteur du tourisme. Synthèse A. A.