Les services de sécurité sont depuis dimanche en état d'alerte maximum. Durant cette journée, trois camions ont été volés dans la région d'Alger, dans des circonstances qu'on ignore encore. Il s'agit d'un premier camion appartenant à l'entreprise Net-Com qui active dans le nettoyage, d'un second camion qui appartient à la Protection civile et d'un troisième dont le vol reste très inquiétant, puisqu'il concerne un camion-citerne appartenant à un opérateur privé, chargé de l'approvisionnement en gazoil. Pour ce qui est de ce dernier vol, toutes les unités étatiques ou privées, activant dans le secteur des carburants, ont été ainsi mises en alerte, elles aussi, pour prendre les mesures les plus rigoureuses en matière de surveillance et de contrôle de l'accès de ce type de véhicule dans leurs structures. Manifestement, les regards se braquent vers la piste terroriste, précisément celle du GSPC. En effet, le risque d'un attentat n'est pas à écarter d'autant plus que ce type de véhicule, c'est-à-dire un camion-citerne pour le transport de carburant a été déjà utilisé dans des actes terroristes, comme cela a été le cas de l'explosion meurtrière, il y a une dizaine d'années dans la localité de Meftah au centre du pays. Ces trois vols de camions intervenus la même journée ont mobilisé tous les services de sécurité du pays, des barrages routiers se sont multipliés pour prévenir un attentat qui peut s'avérer dévastateur. Il est fort à craindre que le GSPC est en train de passer à une nouvelle étape dans la violence terroriste en suivant le modèle irakien adopté par l'organisation Al-Qaïda. En effet, depuis son allégeance à l'organisation terroriste d'Oussama Ben Laden, le groupe de Droukdel est en train d'adopter les méthodes utilisées en Irak et en Afghanistan. Après avoir introduit en Algérie l'attentat suicide au véhicule piégé, il est fort à craindre que le GSPC passe à l'utilisation des camions-citernes, largement usités à Bagdad contre les troupes américaines et les services de sécurité gouvernementaux irakiens. Et ce qui se révèle encore plus inquiétant, reste cette date fatidique du 11 de chaque mois, devenu, un rituel pour les groupes terroristes. Il ne faut pas oublier et plus particulièrement dans le cas du camion-citerne, les dégâts que peut occasionner une explosion d'une véritable bombe ambulante imparable une fois sur sa lancée. La vigilance doit donc être de rigueur et la neutralisation des auteurs du vol, avant leur passage à l'action, devient une question vitale. D'autant plus que ce genre de procédé, autrement dit, l'attentat kamikaze, n'exige pas de moyens logistiques et humains importants pour son exécution par les terroristes, alors que son impact médiatique peut donner un regain de vitalité à la propagande terroriste. C'est le moment où la contribution du citoyen peut devenir déterminante pour contrer une éventuelle attaque suicide au camion piégé. Le travail en amont et surtout la collecte de l'information sur la destination des camions qui avaient été volés ce dimanche grâce à une vigilance accrue de la population peuvent aider les services de sécurité à neutraliser le groupe terroriste qui viendrait à projeter un attentat dans un lieu public. Zahir Benmostepha