S'attaquer aux symboles de l'Etat est l'un des principaux objectifs des groupes radicaux salafistes qui écument aujourd'hui certains maquis de la Kabylie et de Boumerdès et qui comptent énormément sur une nouvelle génération de réseaux de soutien qui les approvisionnent en informations et en logistique. Le terrorisme islamiste a-t-il gagné une bataille médiatico-politique en annulant le rallye Dakar ? Le déplacement des réseaux d'Al-Qaïda de l'Afghanistan vers le Sahel après la guerre livrée par l'armée US contre les talibans en 2002, si elle a été confirmée par l'attaque de la caserne de Lamghiti en Mauritanie en 2005, semble avoir aujourd'hui de sérieuses conséquences sur la sécurité de la région. C'est devenu une véritable base arrière du terrorisme islamiste qui veut frapper non seulement dans les pays du Maghreb mais également en Europe. La menace est accentuée avec la guerre en Irak où les terroristes du GSPC ont appris les techniques de l'explosif et des kamikazes. La politique de concorde et de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui a permis aux services de sécurité de récupérer des milliers d'armes, a cependant aidé les réseaux salafistes à se reconstituer au point de reprendre le terrain abandonné par l'AIS et le GIA. Les attentats du 11 avril contre le Palais du gouvernement, le drame du 11 décembre en passant par l'attentat kamikaze de Batna ayant visé le président de la République, le 6 septembre dernier sont autant de signes d'une nouvelle organisation terroriste dotée d'une autre stratégie calquée sur Al-Qaïda de Ben Laden. S'attaquer aux symboles de l'Etat est l'un des principaux objectifs des groupes radicaux salafistes qui écument aujourd'hui certains maquis de la Kabylie et de Boumerdès et qui comptent énormément sur une nouvelle génération de réseaux de soutien qui les approvisionnent en informations et en logistique. La lutte antiterroriste, qui a repris depuis le 5 juillet dernier, s'est considérablement durcie depuis les attentats de Batna et d'Alger. Mais il n'en reste pas moins que l'élimination des principales têtes du GSPC a poussé cette organisation criminelle à radicaliser ses positions pour revenir à la stratégie des bombes adoptée par le GIA dans les années 1990, avec en plus la nouvelle technique du kamikaze importée d'Irak, un pays totalement déstructuré depuis l'occupation américaine en 2003. A. A.