La scène culturelle milie ne s'est jamais dissociée de la musique andalouse, notamment du genre malouf, fort apprécié dans la région. Pendant près d'un siècle, des troupes musicales ont perpétué cette tradition au grand bonheur d'une population d'amateurs éprise de musique raffinée et instructive. E Moubarkia, El Ikhouène, la troupe Nour et enfin Adjiel de la musique andalouse, se sont relayés durant une centaine d'années sur la scène artistique locale diffusant et inculquant la musique malouf de génération en génération. Adjiel de la musique andalouse de Mila, troupe fraîchement fondée, puisqu'elle n'a qu'une année d'existence, fait déjà figure de grande en se frayant avec célérité un chemin parmi les géants du genre. Dirigée par le musicien Toufiq Bentayar, dont la renommée n'est plus à démontrer, et animée par le souffle créateur d'un parolier fort prolixe en qacidate, le nommé Mohamed Salah Alem, la troupe Adjiel développe des ambitions d'école musicale au profit de la jeune génération. Elisant domicile à la Maison de jeunes de la ville, la troupe qui compte une trentaine d'instrumentistes se verse dans la formation de chanteurs de malouf, une action s'inscrivant en droite ligne dans la continuité de l'œuvre commencée par les précurseurs de cet art au début du siècle passé. Dans une rencontre avec Liberté, le parolier et chanteur de la troupe s'arrête longuement sur l'action formative de Adjiel et sur son palmarès qui s'étoffe. “Nous avons aujourd'hui une bonne quinzaine d'élèves âgés de 9 à 18 ans. On leur apprend à jouer de différents instruments musicaux d'usage dans l'orchestre malouf, ainsi que l'interprétation de qacidate du répertoire national ou de notre cru”, dira-t-il. Et d'ajouter : “Parallèlement, on nourrit l'ambition de se faire un nom sur la place nationale à la faveur des talents qu'on recèle. On a participé à une dizaine de festivals depuis 2006 et on n'a pas manqué d'occuper des places honorables sur le podium.” K. Bouabdellah